La chronologie de l’histoire politique du Nigéria parle d’elle-même. En 50 ans, la Fédération nigériane a connu pas moins de trois décennies de pouvoir militaire. Le premier coup d’Etat a eu lieu en 1966 et rebelote en 1975 avec le général Murtala Ramat Mohammed, assassiné quelques mois plus tard. C’est le général Olusegun Obasanjo qui lui succède.
En 1979, il remet le pouvoir à un président démocratiquement élu qui est renversé en 1983. Se succèdent alors à la tête de l’Etat trois généraux, Muhammadu Buhari, Ibrahim Babangida et Sani Abacha qui instaure en 1973 un régime dictatorial.
A sa mort en 1998, le général Abdulsalami Abubaker le remplace avant de rendre les rênes du pouvoir aux civils un an plus tard avec l’élection de Olusegun Obasanjo jo à la présidence. Reste qu’en dépit de ces onze dernières années de démocratie, le Nigeria
demeure fragile.
Certes la Fédération a réussi la première transition du pouvoir aux civils de son histoire en 2007 avec l’élection du président Umaru Yar'Adua. Certes aussi, les observateurs estiment que tout risque d’un coup d’Etat est désormais écarté. Il n’empêche que les hommes en uniforme ne sont jamais loin des coulisses politiques.
Deux des candidats déclarés du PDP (People's democratic party), le parti au pouvoir en vue de la prochaine élection présidentielle sont ainsi d’anciens militaires, alors que le chef de l’Etat Goodluck Jonathan compte encore dans son entourage nombre de hauts gradés influents.