Fin août 2010, le président Nicolas Sarkozy avait tenu un langage nouveau de fermeté, critiquant implicitement la libération négociée de deux otages espagnols. « La seule stratégie ne doit pas consister à payer des rançons et à accepter de libérer des prisonniers en échange de malheureux innocents », avait notamment déclaré le président français.
Aujourd'hui, alors qu'Aqmi a mis en garde la France contre toute opération visant à libérer les otages, Paris affirme de manière publique qu'« à ce stade » aucune intervention terrestre n'est envisagée. « Pour l'instant, notre souci, c'est de pouvoir entrer en contact avec al-Qaïda, d'avoir des revendications que nous n'avons pas », a déclaré jeudi le ministre français de la Défense Hervé Morin.
La France semble donc ouvrir, pour la première fois dans cette affaire, la porte à une forme de négociation avec les ravisseurs. Faut-il y voir une inflexion de la position de la France bien consciente de la complexité d'une action militaire pour libérer les otages d'autant qu'il y a de fortes chances aujourd'hui qu'ils ne soient plus retenus ensemble mais qu'ils aient été séparés. Ou bien est-ce un simple ajustement de langage destiné à montrer que la France qui vient de déployer des forces militaires sur place, n'a jamais été pour autant hostile à la discussion. Les 2 options sont ouvertes et Paris n'en écarte aucune.