En Guinée, une crise politique chasse l’autre. L’épreuve de la date du second tour semble en passe d’être surmontée. Les problèmes du premier tour devraient être bientôt corrigés mais voilà c’est désormais la question de la présidence de la Céni qui revient au devant de la scène.
Depuis plusieurs jours, le camp d’Alpha Condé se bat pour obtenir le remplacement de la présidente intérimaire qu’il considère comme partisane sauf nouveau revirement c’est désormais chose faite. Louncény Camara a été élu à la majorité des membres de la Commission électorale. « Inacceptable » pour Cellou Dalein Diallo et son entourage qui considèrent qu’un « coup de force vient d’être réalisé» par le corps adverse.
Pour l’UFDG et ses alliés, Louncény Camara est un militant du RPG déguisé en syndicaliste, une accusation que récuse le principal intéressé :
« Je défie quiconque qui peut prouver que j’appartiens à une instance de quelque parti que ce soit. Peut être que je suis victime d’un délit de faciès. J’ai un nom à consonance mandingue même si je viens de la Guinée forestière, mais je ne peux rien contre cela. Comme je ne peux pas retirer à Monsieur Diallo son nom de Diallo. Mais dire que j’appartiens à un parti, sincèrement je tombe des nues. Si vous dites que je suis un syndicaliste pur et dur, d’accord. Quand tu es président de la Céni, tu ne peux qu’être juste et équitable »
Selon plusieurs observateurs, la bataille que se livrent les deux camps pour la présidentielle de la Céni est un faux problème. Si la tête de la commission cristallise les tensions, elle est sous contrôle des représentants des partis et ne peut truquer seule les élections.