Sékouba Konaté ne sera jamais un tribun mais pendant ces vingt minutes au pupitre de l’immense salle du Palais du peuple, il a tenu à rassurer ceux qui doutent de sa volonté de quitter le pouvoir et à mettre la pression pour qu’un second tour de l’élection présidentielle se tienne dans les plus brefs délais. Un deuxième report est exclu. « J’exige une date et un respect de la date », a lancé le général à la Commission électorale.
Se disant frustré et déçu et inquiet, Sékouba Konaté a effectué un sérieux rappel à l’ordre au gouvernement de transition : « beaucoup d’actes posés manquent de transparence et de sincérité. Une lutte oppose ceux qui veulent venir au pouvoir et ceux qui ne veulent pas le quitter. Ne l’oublions jamais tous que nous sommes venus pour accomplir un travail dans un temps précis et nous retirer dans l’honneur et la dignité. Nous n’avons pas de candidat à élire ou à faire élire ».
Alors que selon lui, la Guinée est en proie à des tensions tribales, le général Konaté a profité de ce discours pour lancer aux deux candidats un appel à la responsabilité. Pour lui, les finalistes du second tour doivent effectuer un geste en direction de leurs adversaires, éviter à tout prix la politique du « moi ou le chaos ».
Le médiateur dans cette crise en Guinée, le président burkinabè Blaise Compaoré, espère quant à lui un second tour d'ici au début du mois d'octobre, et selon des membres de la Commission électorale, la Céni s'apprêterait à proposer la date du 10 octobre.