Bras de fer entre AQMI et Paris au Sahel

Ce nouvel enlèvement est le troisième qui vise des Français au Sahel en moins d'un an. Il y a eu Pierre Camatte, kidnappé l'année dernière au Mali et relâché en février puis Michel Germaneau, enlevé lui au Niger en avril et décédé fin juillet aux mains de ses ravisseurs. De source proche du dossier on parle cette fois-ci également d'une opération qui porte la marque d'al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Pour l'heure il n'y a eu aucune revendication mais l'enlèvement s'inscrit clairement dans un contexte de menaces répétées contre la France et de bras de fer entre AQMI et Paris.

De retour à Paris jeudi soir, après le sommet européen de Bruxelles, le président Sarkozy a réuni un conseil restreint de défense auquel participent les principaux ministres et responsables militaires et des services de sécurité. Rien n'a filtré de cette réunion. 

La France est le plus exposé des pays

L'enlèvement puis le décès du retraité français Michel Germaneau en juillet dernier, a

marqué un tournant. Une opération militaire mauritano-française a été lancée contre une base islamiste au Mali pour tenter de le libérer. L'objectif a été raté et seuls quelques combattants ont été tués, mais l'offensive a fait date.

L'implication directe de Paris dans le désert malien est sans précédent et malgré son échec elle est assumée et justifiée par Nicolas Sarkozy, pour qui « le paiement de rançon ou la libération de prisonnier ne peut pas être une stratégie durable».

L'offensive a aussi fait monter d'un cran la menace

« Nous ne resterons jamais tranquilles tant que le sang français n'aura pas été versé » avait répliqué al-Qaïda au Maghreb islamique, qualifiant Nicolas Sarkozy d'«ennemi de Dieu». AQMI s'en est pris aussi à la Mauritanie. Ainsi, fin août, un kamikaze s'est fait sauter à l'entrée d'une caserne militaire à Nema, à l'est de la République islamique. Une première riposte revendiquée.

Aujourd'hui sept personnes sont enlevées et toutes travaillent directement ou indirectement pour le groupe Areva, symbole des intérêts français au Nord-Niger. Le groupe avait d'ailleurs annoncé fin juillet, après la mort de Michel Germaneau, le renforcement de sa vigilance dans le pays. Une nouvelle attaque qui a des relents de représailles.

 

Partager :