Lorsque Nicolas Sarkozy promet que le meurtre de Michel Germaneau ne restera pas impuni, il met en garde les hauts responsables d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mais concrètement, une opération des Forces spéciales, ou un « assassinat ciblé » de la part du service action de la DGSE, la Direction générale de la sécurité extérieure, semble difficilement imaginable, et pas forcément souhaitable.
« Il faut savoir que par tradition on recourt de manière excessivement rare aux assassinats même pour des raisons de cette nature, explique Eric Dénécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Le deuxième mode d’action c’est l’envoi de nos forces spéciales. Mais il y a beaucoup de risques et c’est très coûteux. Il ne s’agit pas de perdre des hommes supplémentaires pour essayer de faire des représailles. Mais surtout ce qui est très intéressant à étudier, c’est que est-ce que ça vaut vraiment le coup de le faire. Bien sûr qu’il ne faut pas laisser cette action impunie, mais il faut aussi réfléchir au fait de savoir si nous rentrons dans un cycle de représailles infini. Aujourd’hui c’est une question que les autorités doivent véritablement se poser, mais on a l’habitude de gérer cela en France. »
Autre moyen d'action pour Paris : renforcer la coopération avec ses alliés dans la région afin que, dans les mois qui viennent, des unités d'élite mauritaniennes, maliennes ou algériennes parviennent à éliminer le groupe.
Dernière possibilité : l'attaque aérienne « ciblée ». Elle permet une réaction rapide mais nécessite une localisation très précise de la cible dans une zone désertique extrêmement vaste.