En confirmant la mort de l'humanitaire français, Michel Germaneau, le président de la République a condamné « un acte odieux et barbare ». « Nous avons affaire à des gens qui n'ont aucun respect pour la vie humaine, ils ont assassiné de sang-froid un homme de 78 ans, ce crime ne restera pas impuni », a conclu Nicolas Sarkozy.
Un message de fermeté qui rappelle les déclarations menaçantes de certains responsables américains, britanniques ou israéliens mais que l'on retrouve rarement dans la bouche d'un chef d'Etat français. Cela dit, avec la mort de Michel Germaneau, c'est la première fois depuis depuis plus de 20 ans et la mort, en 1986, du chercheur Michel Seurat au Liban que la France ne parvient pas à récupérer vivant l'un de ses ressortissants pris en otage. Que ce soit par la négociation ou par la force. Enfin, jamais dans une affaire de prise d'otage, Paris n'a mené de représailles millitaires contre les ravisseurs.
L'opération la plus spectaculaire, mais pas forcément la plus efficace, ayant eu lieu en 1983 lorsque la France avait bombardé les positions « islamistes » dans la plaine de la Bekaa en reponse à l'attentat de l'hôtel Drakkar à Beyrouth dans lequel 58 parachutistes français avaient été tués.
Au cours de son allocution, depuis l'Elysée, le président de la République n'a pas donné de détails concernant les circonstances de la mort de l’otage d’AQMI, Michel Germaneau. Dimanche, 25 juillet 2010, en début de soirée, dans un enregistrement diffusé par la chaîne Al Jazira, l'organisation al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avait affirmé avoir « exécuté » l'otage français en représailles au raid franco-mauritanien mené jeudi 22 juillet dans lequel six membres de l'organisation ont été tués. Et c'est là toute la question, l’otage a-t-il été exécuté en réponse à cette opération, ou était-il déjà mort lorsque l'opération a été lancée?
On sait que Michel Germaneau, âgé de 78 ans, était de santé fragile, malade du cœur ; il était sous traitement mais ne recevait plus de médicaments. Plusieurs sources, particulièrement au Mali, faisait état de la mort de l'otage français depuis plusieurs jours. « Nous sommes intervenus car nous étions sûrs qu'il allait être exécuté », a martelé le président Sarkozy.
La dernière preuve de vie de Michel Germaneau remontait à la mi-mai
L'organisation al-Qaïda au Maghreb islamique avait laissé jusqu'a ce lundi 26 juillet aux autorités françaises pour satisfaire à ses revendications ; on évoquait la libération de certains membre d'AQMI, emprisonnés dans la région. Des revendications qui étaient restées floues, « aucune demande précise ne nous est parvenue », affirmait hier encore le Quai d'Orsay.
« Cet ultimatum n'était qu'un assassinat programmé », a affirmé le président de la République. Nicolas Sarkozy a enfin annoncé, que le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner allait se rendre à Niamey, Nouakchott et Bamako, pour discuter de la situation. « Nous demandons à nos compatriotes de renoncer absolument à voyager dans la zone sahélienne », a encore dit le président de la République.