C’était un secret de polichinelle qui ne demandait qu’à être rendu public. C’est désormais chose faite : après plusieurs mois de spéculation, Goodluck Jonathan se lance bien dans la campagne de la prochaine élection présidentielle. L’annonce a d’abord été faite ce mercredi 15 septembre sur la page du chef de l’Etat sur le réseau communautaire Facebook, avant d’être confirmée à RFI par un membre de son entourage.
Reste que la tache s’annonce difficile. Si, à 52 ans, Goodluck Jonathan est en poste depuis le décès d’Umaru Yar’Adua en mai dernier, ce qui constitue un atout majeur pour se succéder à la tête du Nigeria, il n’est pas pour l’heure le candidat naturel du PDP, le Parti démocratique du peuple.
Selon une règle non écrite d’alternance tous les huit ans, qui prévaut au sein du parti au pouvoir, le candidat doit à nouveau être un homme du Nord musulman. Le défunt président Umaru Yar’Adua n’a en effet pas pu achever son mandat de quatre ans (2007-2010).
un adversaire de taille: Ibrahim Babangida
Certes, ce postulat a été battu en brèche ces dernières semaines par plusieurs gouverneurs. Mais dans la course aux primaires qui se jouera dans les prochaines semaines, Jonathan, le chrétien du Sud, aura entre autres face à lui un adversaire de taille, musulman du Nord, l’ancien général Ibrahim Babangida.
IBB, comme l’appellent les Nigérians qui, illustration d’une lutte déjà à couteaux tirés, lançait mercredi 15 septembre à Abuja sa campagne, quand Goodluck Jonathan lui a volé la vedette en dévoilant sa participation au scrutin.