Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Dans cette affaire il y a d’abord un coté mystérieux. La toile de Van Gogh a déjà été volée d’Egypte en 1978. Le conservateur de l’époque avait eu recours à des médiums pour la chercher. Et la toile était magiquement réapparue au Koweït. Un faux, selon certains, ou le vrai remis à l’Egypte après la découverte de la haute personnalité koweitienne qui aurait commandité le cambriolage.
En 2010, c’est surtout la négligence qui domine. Un système d’alarme en panne, des caméras aveugles et un détecteur de métaux en dérangement. Comme si cela ne suffisait pas, les gardiens avaient quasiment déserté leur poste pour la grande prière de ce vendredi de ramadan. Et voici 55 millions de dollars découpés au cutter et sortis sans problème du musée Mahmoud Khalil.
Une négligence relevant du délit selon le procureur général. Un procureur qui a fait mettre en garde à vue le chef du département des Arts plastiques du ministère de la Culture, Mohsen Shaalan. Un haut fonctionnaire qui se défend en affirmant être le bouc émissaire de l’éternel ministre égyptien de la Culture Farouk Hosni. Un ministre déjà affaibli par son échec lors des élections pour la direction générale de l’Unesco.