Dans cette affaire, on peut parler de petite et de grande, très grande malversations. La petite ? Elle porte sur les premiers détournements décelés dans la gestion des fonds mis à la disposition du ministère malien de la Santé, dans le cadre de la lutte contre le paludisme et la tuberculose. Mode d’opération des fraudeurs ? Décaissements illégaux et chèques bancaires falsifiés. Montants détournés ? Des centaines de millions de francs CFA, à en croire les enquêteurs maliens.
Ensuite, il y a l’affaire dans l’affaire ! Le bureau de l’Inspecteur Général, structure d’enquête du Fonds mondial, débarque à Bamako, et épluche les comptes, sillonne le Mali. Résultats ? Des médicaments censés être sur le terrain, ne le sont pas ; des marchés fictifs ont été passés ; mais encore des achats effectués ont été surfacturés.
Au total, selon Sombé Théra, procureur au pôle économique et financier de Bamako, 55000 documents attestant des détournements existent. Le gouvernement malien est décidé à faire toute la lumière sur l’affaire. «Personne ne sera protégé», a affirmé ce week-end, la présidence de la République malienne. Plus de dix suspects sont déjà arrêtés, en attendant, dit-on ici, l’interpellation « des gros poissons ».