Des malades en mal de soins, des écoliers sans enseignants. L'Afrique du Sud vit au rythme de la grève des fonctionnaires lancée il y a quinze jours. Lundi 30 août au soir, les syndicats avaient rejeté une nouvelle offre du gouvernement, qui proposait des hausses de salaires de 7,5%. Les fonctionnaires, eux, réclament plus. Le président Jacob Zuma a toutefois demandé à ses équipes de poursuivre les négociations avec les grévistes.
Parvenir rapidement à un accord, tel est l'objectif fixé par Jacob Zuma à ses ministres qui ne s’étaient pas rendus lundi les mains vides aux négociations. Après une longue journée de tergiversations, ponctuée de plusieurs pauses pour consultations, les ministres ont fini par abattre leurs cartes, ce mardi matin 31 août à l'aube : 7,5% de hausse de salaire, contre 7% auparavant, puis une allocation logement mensuelle de 800 rands (près de 86 euros) au lieu de 700 rands (75 euros).
« Le but est de parvenir à un consensus »
Les syndicats réclamaient, eux, 8,6% d'augmentation et une allocation de 1 000 rands (107 euros). Pour l'heure, les négociations ne sont pas interrompues. Elles sont juste suspendues, le temps pour les leaders syndicaux de consulter leur base afin de savoir si les grévistes se contentent de la proposition du gouvernement, ou s'ils maintiennent leurs revendications et donc la grève.
Lors d’un entretien à RFI, Patrick Craven, qui est l'un des leaders syndicaux qui négocie au nom de la confédération syndicale Cosatu, a notamment déclaré : « le gouvernement, ce matin à l'aube, a mis une nouvelle proposition sur la table qui va au-delà de sa position initiale. Il propose une augmentation de 7,5%, contre 7% auparavant. Nous devons maintenant consulter la base. C'est elle qui va décider si cette proposition est acceptable. Et, ensuite, ils feront part de leurs décisions à leurs leaders syndicaux. Le but est de parvenir à un consensus ».
Selon Patrick Craven, « le gouvernement a toujours dit qu'il n'avait plus d'argent. Et cette réponse pour nous était inacceptable, car il y a toujours moyen de lever des fonds. Cette augmentation prouve que nous avions raison ».
Tout le monde se demande combien de temps durera cette consultation de la base syndicale des fonctionnaires sud-africains. Pour l'heure il n’y a aucune précision. Ce qui est certain, c'est que la situation ne peut plus durer.