Libération des otages espagnols : les dessous du dénouement

Roque Pascual et Albert Vilalta sont arrivés ce mardi 24 août 2010 à Barcelone, sains et saufs. Les deux humanitaires espagnols ont été libérés lundi après avoir passé quasiment neuf mois au Mali aux mains d'al-Qaïda au Maghreb islamique. Une libération qui est liée à celle d'Omar le Sahraoui. Ce Malien relâché par les autorités maliennes lundi, avait été extradé de Mauritanie le 16 août dernier. Sa libération était une des conditions posées par AQMI pour libérer les deux humanitaires espagnols.

L'homme était condamné à 12 ans de prison assortis de travaux forcés à perpétuité pour avoir organisé l'enlèvement des deux Espagnols il y a 9 mois et de leur collègue Alicia Gamez libérée elle en mars dernier. Il y a une semaine, le Malien surnommé « Omar le Sahraoui » proche d'al-Qaïda a été extradé de Nouackchott vers Bamako. Sa libération, selon nos informations, est l'élément déclencheur du dénouement.

Première étape : Mustafa Chafi, le conseiller du président burkinabé que Blaise Compaoré aime appeler « son homme du désert » se rend à plusieurs reprises dans la zone et négocie discrètement avec les dirigeants d'AQMI.

Après plusieurs mois de tergiversations, les autorités burkinabè, maliennes et mauritaniennes acceptent le principe que Nouakchott extrade Omar le Sahraoui vers son pays.

Deuxième étape : Mustafa Chafi est de la partie, et accompagne l'individu extradé à Bamako, mais pour quelques heures seulement car les deux repartent aussitôt à destination de Ouagadougou.

Il faut dire que le chef du groupe d'AQMI qui retenait les Espagnols exigeait la présence d' Omar le Sahraoui avant une quelconque libération de ses otages. A-t-il également reçu une rançon ?

En tout cas le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero n'en fait pas mention. Il préfère se réjouir de la libération de ses concitoyens.

Dans un message, AQMI a déclaré que cette libération constitue une «leçon adressée aux services secrets français», après l'échec d'un raid franco-mauritanien mené le 22 juillet dernier pour libérer l'otage français Michel Germaneau, tué par ses ravisseurs.
 

 

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