Pour l’accusation Omar le Sarhaoui est bien le cerveau derrière l’enlèvement des trois Espagnols.
Agissant tel un mercenaire pour le compte d’al-Qaïda au Maghreb islamique, il aurait non seulement organisé mais pris part directement au rapt, aidé par trois complices. Sa connaissance de la Mauritanie et son réseau lui aurait permis de mettre en place la logistique nécessaire pour enlever trois personnes, sur un axe routier pourtant très contrôlé, puis les exfiltrer au Mali. Il aurait touché 15 000 euros en échange.
Cette hypothèse est basée en partie sur les aveux faits par Sarhaoui à la police. A une différence près, selon les procès verbaux Sarhaoui aurait bien reconnu sa participation mais comme simple complice. Des aveux qu’il a contestés depuis, affirmant avoir été torturé.
Mardi encore, devant la cour, il a nié toute implication. Ses avocats, eux, dénoncent un manque de preuves et s’étonnent de l’absence Alicia Gamez, l’otage libérée. « Si Sarhaoui a participé à l’enlèvement, insiste l'avocat de la défense, pourquoi Alicia Gamez, n’est-elle pas là pour témoigner ou ne l’a-t-elle pas identifié sur photo ».
Face au lourd réquisitoire du parquet, la perpétuité pour Sarhaoui et trois de ses co-accusés, les avocats soulignent aussi l’aspect sensible du procès. Al-Qaïda réclame en effet la libération de prisonniers y compris en Mauritanie, contre les otages.
« Ce dossier a été bouclé à la hâte, je pense que c’est le fruit d’une volonté politique, affirme l’un des avocats de la défense. Le verdict nous dira la nature exacte du message que le pouvoir veut faire passer ».