Pierre Camatte, 61 ans, a été kidnappé le 25 novembre dernier à Menaka au Mali, à la frontière avec le Niger. Le trois Espagnols – Albert Vilalta, 35 ans, Roque Pascual, 50 ans, et Alicia Gamez, 35 ans – ont eux été enlevés quatre jours plus tard en Mauritanie, sur la route qui relie Nouadhibou à la capitale Nouakchott. On était sans nouvelles d'eux, depuis leur enlèvement, jusqu'à cet enregistrement sonore diffusé mardi matin par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira.
Dans ce bref enregistrement, on peut entendre le porte-parole d’AQMI, Saleh Abou Mohammad. Il assure, de manière posée, détenir les quatre Européens. Aucun mot sur une éventuelle rançon ou une demande plus précise en échange des otages. « La France et l'Espagne seront informées ultérieurement des revendications légitimes des moudjahidine », c'est tout ce que dit cet enregistrement.
Aucune photo des otages n'a été diffusée, seule une précision sur le travail de l'un d'entre eux est donnée en guise d'authentification. Est-ce que cela va suffire à valider ce document sonore ? Le Centre national du renseignement espagnol analyse la revendication. Une fois validée, cette revendication permettra de savoir alors, si c'est l'aile dure du mouvement qui retient les otages. De source sécuritaire malienne c'est ce qu'on dit déjà, alors que, côté espagnol, les services de renseignements penchaient jusque-là pour l'autre branche d'AQMI, réputée pour être moins radicale, celle de Mokhtar Belmokhtar.
Ce qui est sûr, c'est que la thèse d'al-Qaïda au Maghreb islamique s'est imposée immédiatement après les deux enlèvements, au Mali et en Mauritanie.