L'attaque sur Birao a, selon plusieurs sources, été menée par une alliance entre des rebelles du CPJP et des combattants du MLCJ en rupture avec Abacar Sabone. Les premiers veulent toujours venger la mort de Charles Massi mais ils entendent également pousser les autorités à ouvrir des négociations. Ces combats étaient donc pour la CPJP, une occasion de mettre la pression sur Bangui.
Les objectifs des dissidents du MLCJ sont moins clairs. Selon certains, des combattants démobilisés ont voulu montrer leur mécontentement après avoir été oubliés lors du versement d'une prime. D'autres sources indiquent que des supplétifs tchadiens ou soudanais de ce mouvement ont fait le coup de feu pour ne pas être ignorés lors du DDR.
Plus généralement, depuis plusieurs mois, les tensions communautaires ont été exacerbées dans la zone. Le contrôle des richesses locales mais aussi du trafic routier génère des dissensions que les autorités ne font rien pour empêcher.
Entre les multiples groupes rebelles, les forces gouvernementales, les coupeurs de route ou les rébellions soudanaises et tchadiennes désormais indésirables dans leurs ex-pays d'accueil, la région de la Vakaga est aujourd'hui une zone où seule la loi des armes prévaut. Pour les populations civiles apeurées, la seule solution est de trouver refuge à Birao. Problème, les champs ne sont plus cultivés et les humanitaires par crainte des rackets et des enlèvements se font rares.