S'ils voulaient se couper un peu plus de la population ou susciter des vocations, les députés kényans n'agiraient pas autrement. Dans un pays où le revenu annuel par habitant est d'environ 560 euros, les parlementaires ont estimé qu'après impôt leurs émoluments sur l'année devront désormais approcher les 100 000 euros.
Grands princes, ils ont également décidé que le salaire du Premier ministre soit porté à 380 000 euros par an. Ce qui est tout de même 30 % de plus que son homologue britannique ou 10% de mieux que le locataire de la Maison Blanche.
Pour justifier leur augmentation, les parlementaires expliquent qu'ils doivent reverser une partie de leurs revenus à leurs administrés et à leurs électeurs. L'argument n'a pas vraiment pris. A peine rétabli d'une opération chirurgicale, le Premier ministre Raila Odinga a fait savoir qu'il était satisfait de son salaire actuel et a dénoncé une mesure injuste qui envoie un signal négatif à la population.
Furieux, le patron de la principale centrale syndicale a lui menacé de lancer un appel à une grève nationale d'une semaine, si le vote des députés n'est pas annulé. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement qui, à un mois d'un référendum sur une nouvelle Constitution, pourrait rejeter cette mesure très impopulaire.