La guerre des chiffres a déjà commencé au Burundi, pratiquement dès la fermeture des bureaux de vote le 28 juin en fin d’après-midi. Toute la journée, on avait remarqué une affluence plutôt faible devant tous les bureaux de vote de Bujumbura et ses environs.
L’opposition regroupée au sein de l’alliance pour le changement démocratique, qui conteste le résultat des communales, a donc crié victoire dès lundi soir, et a félicité le peuple burundais pour sa détermination à dire non à la dictature, a lancé son porte-parole, Léonard Nyangoma qui invoque la raison suivante :
« Le constat général de l’ADC, (Alliance des Démocrates pour le Changement), est la très faible participation à cette mascarade électorale dont le taux atteint à peine les 30 %. »
La réponse de la Commission électorale a sonné comme une claque. Le commissaire Prosper Ntahorwamiye a pris l’opposition au mot, et l’a appelée à prouver ses allégations. Il rappelle au passage, que toute élection se joue à l’intérieur du Burundi.
« Dans beaucoup de provinces, surtout à l’intérieur du pays, le taux est de 80% et plus. En mairie de Bujumbura on a parlé d’un taux de 40%, c’est sur un bureau de vote. Le moment venu, on demandera à l’ADC de prouver le taux de participation de 30%. »
Tout le monde doit maintenant attendre la proclamation des résultats provisoires annoncés pour le 30 juin. Mais l’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne reconnaîtra jamais un président issu d’une élection boycottée par une large partie de la population selon elle.