Il y avait du beau monde dimanche 13 juin 2010 à Tripoli : la ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, son homologue espagnol Miguel Angel Moratinos, au titre de la présidence tournante de l'UE, et le chef du gouvernement italien Sylvio Berlusconi.Tout ce monde pour signer ou se porter garant d'un plan d'action, qui signe la victoire de la Libye sur la Suisse dans une affaire ubuesque.
Pour libérer définitivement l'homme d'affaires Max Göldi, victime colatérale de l'affaire Hanibal Kadhafi et pour sceller la fin de la crise politico judiciaire, la Suisse a dû payer gros : elle a dû accepter la mise en place d'un tribunal international d'arbitrage qui enquêtera sur les circonstances de l'arrestation d'Hannibal Kadhafi.
La Suisse a du renouveler une troisième fois ses excuses à la Libye. Cette fois pour la publication illégale des photos d'identité d'Hannibal Kadhafi au moment de son arrestation. Enfin, selon un diplomate libyen, la Suisse devra également verser une indemnisation de 1,5 million d'euros au fils Kadhafi pour le tort causé par la divulgation de ces mêmes photos.
En deux ans, la Libye a usé de tous les moyens économiques, diplomatiques et politiques pour faire chanter la Suisse. Elle a notamment retenu durant deux ans, deux hommes d'affaires, étrangers à cette histoire. Le premier a été relâché en février dernier. Max Göldi aura passé quatre mois en prison en Libye avant de rentrer en Suisse ce lundi 14 juin.