De notre envoyé spécial à Malabo,
Avram Grant, le sélectionneur du Ghana durant la CAN 2015, est un pionnier. Avant lui, d’autres entraîneurs venus d’Israël avaient foulé le sol africain : Jerry Beit Halevi avait coaché la sélection nigériane au début des années 1960 ; Eli Fuchs avait cornaqué un club à Port-Elizabeth (Afrique du Sud) avant cela ; et, plus récemment, Eyal Lahman a effectué un passage à la tête du club ghanéen Hearts of Oak. Mais Avram Grant est le premier Israélien à diriger une équipe durant la Coupe d’Afrique des nations de football.
Sur sa première CAN, celui qui a dirigé l’Ivoirien Didier Drogba et le Ghanéen Michael Essien à Chelsea (Angleterre) en 2007-2008 jette un regard bienveillant, à la veille d’un quart de finale face à l’équipe de Guinée. « Le niveau des joueurs est bon, le niveau des matches aussi, lâche-t-il. Le niveau global du tournoi est très bon. » Il ajoute : « Il y a énormément de talents, ici. Des très bons joueurs. Je suis impressionné par le niveau de certains joueurs que personne ne connaît pour le moment. »
« Je suis venu plein de fois en tant que touriste »
Avram Grant, 59 ans, était loin d’être un spécialiste du football africain avant d’être désigné coach des Black Stars, il y a deux mois. Il avait dirigé les meilleurs clubs de son pays (1972 à 2002), la sélection israélienne (2002-2006), avant de remplacer José Mourinho à Chelsea et avant d’effectuer des passages dans d’autres clubs anglais : Portsmouth (2009-2010), West Ham (2010-2011). Depuis 2012, il s’était lancé dans des projets plus exotiques au Partizan Belgrade (Serbie) et au BEC Tero Sasana (Thaïlande).
En revanche, rien sur le continent noir. « En tant que touriste, je suis venu plein de fois en Afrique, expose-t-il avec son habituel air sombre. L’Afrique n’a rien de nouveau pour moi. En tant qu’entraîneur, c’est vrai que c’est la première fois. » Comparé à son adversaire Michel Dussuyer, sélectionneur de la Guinée, l’Israélien manque de repères. « L’expérience est importante, mais c’est une chose parmi tant d’autres, se défend-il. De mon côté, j’ai 42 années d’expérience en tant qu’entraîneur et je me dis parfois que c’est trop. J’ai du respect pour les autres entraîneurs qui ont de l’expérience. Mais le football d’aujourd’hui est global et on sait tout ce qui passe ».
Sur le Ghana, plus particulièrement, il souligne : « Autour de mon équipe, il y a énormément de passion, énormément de gens prêts à faire le maximum pour nous aider. J’aime beaucoup cette expérience. » Fin novembre, il avait signé un contrat de 27 mois l’emmenant jusqu’à la fin de la CAN 2017. Avec l’objectif indirect de devenir le premier Israélien à gagner la Coupe d’Afrique des nations.
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