De notre envoyé spécial à Mongomo,
« Je suivrais l’équipe d’Algérie peu importe où elle ira. Avec ou sans Ebola ». Avec son maillot des Fennecs sur les épaules, ce supporter est certainement venu à Mongomo pour voir du spectacle. Il a dû être déçu.
Si l’Algérie avait été chanceuse lors du premier match face à l’Afrique du Sud - un but contre son camp, un penalty raté pour les Bafana Bafana et une énorme erreur du gardien sur la réalisation de Slimani -, elle ne pouvait tout de même pas espérer un nouveau scénario identique.
Entre un Yacine Brahimi loin de son niveau, un Ishak Belfodil pas encore au top, remplacé par Slimani à la 57e minute, un Sofiane Feghouli complètement absent, les Fennecs n’ont pu se créer qu’une seule occasion franche en première période. Aïssa Mandi placé sur l'aile droite centre en retrait pour Bentaleb, qui reprend du gauche à 10 mètres (20e). Braimah, le portier ghanéen, ne se fait pas surprendre. Au retour des vestiaires, sur un centre de Brahimi, Bentaleb a une nouvelle occasion d’ouvrir le score suite à une contre-attaque. Le ballon passe juste à droite du poteau après une frappe trop croisée (66e).
Asamoah Gyan marque dans les arrêts de jeu
Si le Ghana n’a pas été très convaincant, le retour d’Asamoah Gyan aura permis une victoire à l’arrachée. Pour sa première rencontre lors de cette CAN 2015, Asamoah Gyan avait pointé le bout de son nez durant la rencontre comme sur ce coup-franc qui passe au-dessus du but de M'Bolhi (81e).
Les demi-finalistes de l’édition 2013 en Afrique du Sud, défaits lors de leur entrée dans la compétition par le Sénégal, ont su renverser la situation à la surprise générale alors que leur premier tir cadré n'est intervenu qu'en début de seconde période avec une frappe écrasée de Jordan Ayew (48e). Ce vendredi soir, la chance était du côté des Ghanéens. Une chance bien provoquée tout de même.
Les réactions d’après match
Le sélectionneur du Ghana, Avraham Grant : « Nous avons largement mérité notre victoire. Notre deuxième mi-temps était bien meilleure que celle de l’Algérie. Même si c’est une équipe qui joue bien tactiquement et qui a fait une très belle Coupe du monde. Nous avons pu compter sur Asamoah Gyan qui n’est pourtant pas en forme et qui n’a pas pu s’entraîner. Mais c’est un grand capitaine et un grand joueur. Imaginez s’il avait pu jouer le premier match. Faire de tels efforts pendant plus de quatre-vingts dix minutes quand vous êtes malade, c’est la marque des grands. »
Saphir Taïder, milieu de terrain défensif des Fennecs : « On va se ressaisir et se reposer. On gagne ensemble et on perd ensemble. Le match contre le Sénégal sera une finale. On savait que ce ne serait pas facile. »
Madjid Bougherra, le capitaine des Fennecs : « Le problème c'est qu'on joue sur un terrain très difficile. Notre qualité, c'est le jeu de passes et là, on a du mal à enchaîner. Derrière on était obligé de faire un ou deux contrôles en plus pour ne pas commettre d'erreurs. En plus, il fait très chaud, donc c’est compliqué d’enchaîner les efforts offensivement.»
Christian Gourcuff, le sélectionneur de l'Algérie : « C'est cruel de perdre le match à la dernière minute, mais ça ne change pas fondamentalement l'approche du dernier match : avec un nul il fallait aussi gagner. Mardi, il n'y aura pas de calcul à faire. C'était plus cohérent que contre l'Afrique du Sud, on était mieux dans l'organisation et la solidité défensive. Mais on était aussi dans l'incapacité à donner du rythme, à cause de l'état de la pelouse qui ne permet pas d'accélérer le jeu de passes. On a du mal à s'adapter en raison notamment des conditions climatiques qui ne permettent pas d'aller percuter et de donner de la vitesse. »
Propos recueillis par Farid Achache