L’histoire se répète pour la sélection du Togo. Exactement comme au début du mois de janvier à l’approche de la Coupe d’Afrique des nations, les Eperviers préparent leur rencontre cruciale face au Cameroun, en éliminatoires de la Coupe du monde 2014, avec un imbroglio lié à la présence ou non de leur joueur vedette, Emmanuel Adebayor, dans l’effectif. La ressemblance entre les deux situations est d’ailleurs troublante. Comme en janvier, l’attaquant de Tottenham laisse planer le doute sur sa décision. Comme en janvier, le sélectionneur Didier Six a défini une première liste de joueurs convoqués sans Emmanuel Adebayor. Et comme en janvier, la Fédération togolaise de football a modifié cette liste pour y inclure le buteur, ainsi que le gardien Kossi Agassa.
« Mon effectif a été déclaré. J’ai une liste qui a été changée. Après, beaucoup de mes collègues et amis qui sont dans le football et des hauts placés, m’ont demandé comment j’ai pu tenir aussi longtemps au Togo, déclarait Didier Six au site Camfoot ce jeudi. Je n’ai pas encore travaillé. Les joueurs ne sont pas tous là. Dans tous les cas, c’est encore à moi de choisir. J’ai encore toutes les chances de pouvoir mettre sur le terrain qui je veux. En Afrique, vous parlez beaucoup du mot « gâté » et ça veut bien dire des choses et je pense que le Togo est en train de gâter tout ce qu’il a fait durant 15 mois. » Et la situation n’est pas partie pour s’arranger. Alors qu’une rumeur évoquait la présence d’Emmanuel Adebayor à Douala ce mercredi, annonçant qu’il rejoindrait ses coéquipiers rapidement, celui-ci n’avait toujours pas rejoint la sélection ce vendredi matin. Kossi Agassa a lui déclaré au site Afrik.com qu’il se trouvait au Togo mais n’avait pas l’intention de disputer ce match, ajoutant : « Je n’ai pas envie de parler de l’entraîneur. Un point c’est tout. »
La parano d'Eto'o
Ce billard à trois bandes entre les dirigeants, le sélectionneur et certains joueurs ne semblant pas apprécier ce dernier sont un épisode de plus dans la lignée des préparations tumultueuses de la sélection togolaise, qui en arrivant à Yaoundé ne savait même pas sur quel terrain s’entraîner. « On a fait une préparation à la Togolaise, admet Didier Six sur Camfoot. On en a l’habitude. De toutes les façons, les joueurs qui sont avec nous connaissent les difficultés de préparation qu’on a. On a tellement pris l’habitude que ça devient familier chez nous. » En début d’année, ce chaos ne les a d’ailleurs pas empêchés de passer la premier tour de la CAN pour la première fois de leur Histoire. Il y aurait presque de quoi y voir un signe encourageant avant la rencontre décisive face au Cameroun de ce samedi.
D’autant plus que leur adversaire n’est pas beaucoup mieux loti. Comme les Eperviers, les Lions indomptables ont quelques soucis de communication avec leur plus grande star. « Ils me menacent, ils veulent me tuer, avait déclaré Samuel Eto’o après avoir refusé de prendre part au match du Cameroun contre la Tanzanie, le 6 février. Je vis aujourd’hui avec un groupe de policiers. Un dort devant ma porte. Ce n’est pas par snobisme, c’est pour ma sécurité. Je ne mange pas avec mes coéquipiers car j’ai peur qu’on m’empoisonne. » Apparemment toujours inquiet, l’homme fort des Lions était reparti sur les mêmes bases lors du rassemblement de l’équipe pour préparer le match face au Togo, refusant de prendre les repas avec les autres joueurs et limitant au maximum ses contacts avec eux. Une attitude mal vécue par les autres Lions, et qui a provoqué une altercation violente entre Eto’o et Stéphane Mbia. Depuis, la situation se serait arrangé et l’attaquant de l’Anzhi Makachkala aurait retrouvé des relations normales avec ses coéquipiers. Les spectateurs du stade Ahmadou Ahidjo de Yaounde n’ont plus qu’à espérer qu’à se triste duel à distance succède un autre, sur le terrain, entre Samuel Eto’o et Emmanuel Adebayor.