Joseph-Antoine Bell : « Le Cameroun ne va pas se qualifier pour la CAN 2012 »

Invité de l'émission Radio Foot Internationale ce mercredi 8 juin 2011, le consultant de RFI Joseph-Antoine Bell n'a pas ménagé ses critiques à l'encontre de la sélection camerounaise, auteure d'un nouveau match nul à domicile contre le Sénégal le week-end dernier en éliminatoires de la CAN 2012. Pour lui, les Lions indomptables sont déjà éliminés et doivent tirer les leçons de ce nouvel échec.

RFI : Après le résultat de Cameroun-Sénégal (0-0) qui place les Lions indomptables dans une situation délicate pour les éliminatoires de la CAN, le Cameroun a-t-il besoin d’une reconstruction ?

Joseph-Antoine Bell : Il y a besoin d’une reconstruction et je pense que vous prolongez cette mauvaise habitude qui a conduit les Camerounais là où ils sont. On utilise toujours des euphémismes pour leur parler et on ne leur dit pas ce qui leur arrive. La qualification n’est pas simplement compromise. Il y a deux groupes dans lesquels le deuxième a déjà dix points. Si le Cameroun (5 points en 4 matchs, ndlr) espère gagner ses deux derniers matchs, les autres peuvent en faire autant. Ils ne leur manquent qu’un match nul en deux matchs pour être déjà au dessus du Cameroun. Sur les trois premiers matchs, le Cameroun n’avait qu’une seule victoire, il lui en fallait donc trois sur la phase retour pour se qualifier. Quelle probabilité à une équipe qui n’a qu’une victoire sur trois d’enchainer avec trois victoires d’affilée ? Et on l’a vu, le Cameroun n’a pas gagné son quatrième match. Maintenant on dit qu’il faudrait qu’ils gagnent les deux derniers. Un jour on dira qu’ils peuvent se qualifier sans gagner aucun match.

RFI : Pour vous, le Cameroun est éliminé ?

Joseph-Antoine Bell : Je pense qu’il faut leur dire la vérité : ils ne vont pas se qualifier, et il faut qu’ils en tirent les conséquences. Les conséquences, ça veut dire accepter la reconstruction. Mais pour accepter la reconstruction, il faut d’abord admettre que ça a explosé. On a refusé de l’admettre après la Coupe du monde, où le Cameroun a été le premier pays éliminé. On n’a pas vraiment tiré les leçons de cela et aujourd’hui on a une catastrophe plus grande.

RFI : Alim Konaté, de la Fécafoot, nous disait « les succès de demain se construisent dans les échecs d’aujourd’hui ». C’est un langage nouveau ?

Joseph-Antoine Bell : Il faut déjà accepter l’échec. Quand il vous dit ça aujourd’hui alors qu’on sort d’un échec en Coupe du monde 2010 et d’un échec encore plus grand en Coupe du monde 2006 où l’on n’était pas, il utilise de jolies formules philosophiques. Mais est-ce qu’on a tiré les leçons des échecs : non. Le Cameroun est allé en quart-de-finale de Coupe du monde, absent en 2006, dernier en 2010 et maintenant on ne se qualifie pas pour la CAN. Ce n’est pas dans ces échecs-là qu’on construit les succès de demain. Il faut commencer par admettre l’échec et l’analyser.

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