« Mes joueurs sont arrivés au Soudan avec la tête gonflée. » Muntubile Santos ne mâche pas ses mots envers les Léopards. Le sélectionneur de la RD Congo assène pourtant une évidence après la défaite 2-0 des Congolais face au Cameroun au premier tour du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Erreurs défensives, manque de conviction dans les offensives, entrejeu défaillant, les tenants du titre n’étaient pas dans le coup le 6 février dernier.
Muntubile Santos préfère retenir la thèse de l’accident mais a néanmoins tapé du poing sur la table : « J’ai parlé aux joueurs et je pense qu’ils ont compris mon discours. » L’entraîneur récuse en revanche l’idée que les sociétaires du Tout Puissant Mazembe, qui forment l’ossature de l’équipe, sont trop fatigués et manquent d’envie après une razzia de titres : « Ils ont joué 51 matches cette saison et peuvent en faire plus. Un professionnel en joue au moins 75. C’est un faux débat. Et puis le président de Mazembe, Moïse Katumbi, a mis le paquet pour qu’ils jouent comme des professionnels. »
« Heureux d’être là » au Soudan
Le richissime homme d’affaires katangais va-t-il intervenir dans les questions de primes ? Les Congolais ont perçu tardivement les gratifications dues pour leur participation au Tournoi du Nil. Et ils ont reçu une partie de celles pour le CHAN 2011 juste avant le match face au Cameroun. D’autre part, le Tournoi du Nil a écourté les vacances des joueurs. Autant dire que les champions en titre ne sont pas arrivés au Soudan dans les dispositions physiques et morales idéales.
Le capitaine Pamphile Mihayo se veut toutefois rassurant : « La défaite face au Cameroun a touché le moral de tout un chacun. Mais cela a fait du bien, car nous nous sommes réveillés dans la perspective des deux prochains matches de poule. […] Tout le monde est heureux d’être là et de jouer cette prestigieuse compétition. » Muntubile Santos confirme : « J’ai conscientisé les joueurs. Ils m’ont dit que ça va mieux maintenant. Tout dépendra du prochain match contre la Côte d’Ivoire. Je suis patient et j’ai envie de voir ce match. […] Mes joueurs n’ont absolument pas la pression. » Juste l’obligation de gagner et prouver que leur appétit de victoire n’est pas rassasié.
De notre envoyé spécial à Khartoum
Tous propos recueillis par Eric Mamruth