Il y a un an, jour pour jour, le bus d’une équipe du Togo que vous entraîniez, était mitraillé par des indépendantistes de Cabinda, en Angola. Avez-vous une pensée pour vos deux ex-collègues togolais tués ce 8 janvier 2010 ?
Evidemment. Il y a un an pile, j’étais quelque part en Afrique, couché dans un bus avec des balles volant au-dessus de ma tête. Aujourd’hui, je suis parmi vous. Je viens de disputer un 32e de finale de Coupe de France contre Nice, avec Créteil. Je suis béni des dieux. Je suis très heureux d’être toujours sur terre. Je me le dis chaque jour et je pense à mes deux frères, Amelete Abalo (entraîneur adjoint) et Stan Ocloo (chargé de communication) [1], qui sont morts à Cabinda. Je pense beaucoup à eux. Avec Créteil, on avait la possibilité de gagner un match très important ce soir, mais l’essentiel c’est qu’on soit tous là et qu’on est fait notre métier comme il faut, avec beaucoup de cœur. C’est le cœur qui compte.
On doit relativiser une élimination en Coupe de France après avoir vécu des événements aussi traumatisants…
Oui. C’est ce que j’ai dit d’ailleurs à mes joueurs : il faut relativiser les choses. Surtout lorsqu’on donne tout comme ce soir. Il n’y a rien à regretter et la vie continue dès ce 12 janvier avec un match contre Bastia, en championnat national (3e division).
Avez-vous parlé de ce triste anniversaire pour émouvoir vos joueurs ?
Légèrement, mais ça, ça reste entre les joueurs et moi…
[1] Le conducteur du bus, un Angolais, était la troisième victime de cette attaque.