Quel regard portez-vous sur le parcours du Ghana jusqu’à présent ?
Nous faisons un bon parcours. Nous avons bien débuté la compétition, même si c’était assez compliqué contre la Serbie. Aujourd’hui, on est le troisième pays africain en quarts de finale, ce n’est pas mal. On a vu le Sénégal de Diouf et Camara aller en quarts de finale en 2002. Etre en quarts, c’est déjà quelque chose de grand, et si on atteint les demi-finales, alors on entrera dans l’histoire.
Que pensez-vous de votre prochain adversaire, l’Uruguay ?
C’est une très bonne équipe, complète, qui va vite vers l’avant, avec de bons attaquants qui n’ont pas besoin de beaucoup d’occasions pour marquer. A ce stade de la compétition, il n’y a que des équipes de ce niveau. L’Uruguay, je ne la vois pas moins forte que le Brésil ou l’Argentine.
« Avec l’état d’esprit qui est le nôtre,
on peut aller loin »
Personnellement, vous serez suspendu face à l'Uruguay. En avez-vous été conscient sur le coup, en prenant un second avertissement face aux Etats-Unis ?
Oui, je suis conscient que je vais être suspendu quand je prends mon deuxième carton jaune. Mes deux cartons ne sont pas mérités. Mais ça fait partie du foot. Face à l'Américain Jozy Altidore, il n’y a pas de faute de ma part. Il allait vers l’action, j’essaie de me retirer et son pied tape. Je crois au destin, ça devait être comme ça. Je vais donc être derrière mes coéquipiers, les encourager pour aller en demi-finale.
Entre les suspensions et les blessures, le Ghana se présente-t-il affaibli face à l’Uruguay ?
On est un groupe de vingt-trois joueurs égaux. Si certains ne peuvent pas jouer, d’autres prendront leur place et feront le travail aussi bien que ceux qui ont débuté la compétition. Mais j’espère quand même que tout le monde pourra jouer, qu’on aura une équipe complète pour passer ce tour.
Le Ghana a-t-il le potentiel pour gagner la Coupe du monde ?
Oui, mais l’Argentine ou le Brésil ont aussi le potentiel, ils sont même favoris, comme l’Espagne, l’Uruguay, les Pays-Bas. Tout le monde peut gagner. D’autres équipes ont plus de chances que nous, mais avec l’état d’esprit qui est le nôtre, on peut aller loin. On ne pense pas encore à la finale, on pense à parvenir en demi-finale. Ce serait déjà énorme. Avant de penser à autre chose, les quarts vont être très compliqués.
« On ressent que tout le continent
est uni derrière nous »
Sentez-vous que toute l’Afrique est derrière le Ghana, dernier représentant africain ?
Oui, on sent qu’il y a toute l’Afrique derrière nous. On sent que les gens veulent qu’on réussisse. C’est bien, il faut que cela continue, qu’on utilise cela comme un plus dans les stades, pour avoir plus d’envie et de motivation sur le terrain, même si on est déjà extrêmement motivé. Ça peut compter sur ces matchs qui se jouent sur des détails. On ressent que tout le continent est uni, cela nous fait plaisir et nous donne envie de rendre tous ces gens fiers. J’espère qu’on va passer ce tour. Des chances comme ça, il n’y en a pas quinze mille, il faut s’y accrocher.
Propos recueillis par Christophe Jousset, à Sun City.