Raymond Domenech manque sa sortie

Les relations entre la presse et Raymond Domenech n’ont pas toujours été sereines. Les événements de ces derniers jours au sein de l’équipe de France n’ont bien sûr rien arrangé. Pour sa dernière conférence de presse d’après-match, celui qui s’en va après six années passées à la tête des Bleus a, une fois de plus, orchestré un dialogue de sourds…

De notre envoyé spécial à Bloemfontein

Comme un symbole, durant la conférence de presse de Raymond Domenech qui suit France-Afrique du Sud, ce mardi à Bloemfontein, la voix du sélectionneur français Raymond Domenech est en partie couverte par le bruit des vuvuzelas descendant des tribunes. La première question cherche à savoir pourquoi le Français a refusé de serrer la main de Carlos Parreira, son homologue sud-africain, à l’issue de la rencontre : « Pourquoi ne méritait-il pas votre salut alors que vous l’avez donné à vos joueurs, malgré leur comportement envers vous ces derniers jours ? » « - J’avais envie de saluer les joueurs, a répondu Domenech. C’est la fin d’une aventure avec eux, et c’est le seul moment où je peux le faire car, après, tout le monde se disperse. »

« On n’est pas dans le même monde »

Et pour Parreira ? Domenech ne répondra jamais. La question reviendra deux fois sur le tapis. Et deux fois il bottera en touche : « Je n’ai pas l’intention de répondre. Y a-t-il une autre question ? » A celle : « Est-ce vrai que la France avait déjà réservé son vol retour ? Et que cela signifie-t-il sur sa motivation pour gagner le match contre l’Afrique du Sud ? », le sélectionneur français a, cette fois, répondu. Mais pour faire mal : « - C’est vrai que c’est une question sur le football qui a un impact exceptionnel, et de qualité. Si vous pensez que je suis là pour répondre à ces questions… Moi je suis dans la douleur, la détresse. Le football français a souffert ces derniers jours. Si c’est tout ce que vous avez comme question à me poser, désolé, je vais vous laisser. On n’est pas dans le même monde. »

« Il faut être digne »

Et en effet, une poignée de minutes plus tard, le temps de confier qu’Eric Abidal lui avait demandé de ne pas jouer ce soir, ou encore de souhaiter bonne chance à Laurent Blanc, son successeur, Raymond Domenech quitte les journalistes. Après un « merci », mais sans un « au revoir » ni un « adieu », il dribble son dernier interlocuteur, le chef de presse du site de Bloemfontein, Michael Johnson, qui tente de finir sur une note positive, par une déclaration qui ne prête pas à polémique, en posant une question passe-partout : « Avez-vous un pronostic pour le reste de la compétition ? » Les dernières syllabes se perdent dans le courant d’air provoqué par la sortie de Raymond Domenech. Quelques minutes plus tôt, ce dernier avait pourtant estimé : « Il faut être digne dans la victoire et dans la défaite. »

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