Joost van Vollenhoven (1877-1918)

Hollandais de naissance, né en 1877, naturalisé français, vivant à Alger avec ses parents, il sort en 1903, après ses études de droit, major de l’École coloniale. Ses qualités le font désigner aux plus hauts postes de l’administration coloniale, en Guinée, au Sénégal et en Indochine.

En 1914 et après plusieurs demandes, bien que gouverneur général par intérim de l’Indochine, Joost van Vollenhoven embarque comme sergent de zouaves pour rejoindre le front. Affecté au régiment d’infanterie coloniale du Maroc (RICM), il est blessé gravement devant Arras et passe sept mois à l’hôpital. Il revient au front avant d’être complètement guéri. À nouveau blessé à la tête de ses hommes et promu capitaine le 12 mai 1917, il est fait chevalier de la Légion d’honneur.

Après de nouveaux exploits, il est dirigé sur ordre du gouvernement sur le Sénégal où il devient gouverneur général de l’Afrique occidentale française (AOF) par intérim. Joost Van Hollenhoven entre en désaccord avec Blaise Diagne, député du Sénégal, chargé du recrutement des tirailleurs : il estime que le recrutement des troupes noires voulues par le gouvernement ne donnera qu’une aide insignifiante au regard des sacrifices imposés aux populations africaines. Il soutient son argumentaire en comparant l’efficacité de l’aide des États-Unis d’Amérique qui viennent d’entrer en guerre.

Il démissionne de ses fonctions pour revenir combattre au front comme simple officier subalterne. Il demande avec une insistance pressante à rejoindre « son » régiment. Réaffecté au régiment d'infanterie du Maroc le 26 janvier 1918, il reçoit le commandement de la 1re compagnie. Il meurt pour la France lors de l’attaque du 19 juillet 1918 dans la forêt de Villers-Côtterets.

Le général Mangin, commandant la Xe armée, le cite à l’ordre de l’armée en ces termes : « Officier d’une valeur et d’une vertu antiques, incarnant les plus belles et solides qualités militaires. Mortellement frappé au moment où, électrisant la troupe de son exemple, il enlevait une position ennemie opiniâtrement défendue. À placer au rang des Bayard et des La Tour d’Auvergne, et à citer en exemple aux générations futures, ayant été l’un des plus brillants parmi les plus braves ». (Citation à l’ordre de l’armée du 28 juillet 1918).

Article rédigé en 2010 à l'occasion du cinquantenaire des indépendances africaines.

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