Les anciens combattants de l'armée française d'Oubangui-Chari

Depuis le 30 novembre 2010, se tient à Bègles (33), une exposition consacrée aux tirailleurs de l'Oubangui-Chari. Elle retrace l'histoire du Bataillon de marche n°2, créé en novembre 1940, qui s'est illustré sur plusieurs front pendant la Seconde Guerre mondiale, de Bir Hakeim à  l'Atlantique. À l'origine de cette exposition, une initiative originale de Guillaume Favier et Arnaud Raulin, soutenue par l'Alliance française de Bangui, en République centrafricaine.

En janvier 2010, une étrange conversation en vietnamien est surprise dans les locaux de l'ambassade de France de Bangui entre le responsable de la régie financière et un ancien combattant ayant stationné en Indochine. De cette rencontre insolite est né le projet Les tirailleurs de l’Oubangui-Chari, 50 portraits pour 50 ans d’indépendance.

Du 4 au 18 février 2010, un studio photo improvisé est installé à la régie où les anciens combattants de l'armée française viennent encaisser leurs pensions. Chacun leur tour, les anciens combattants acceptent de se faire photographier et de raconter leur histoire militaire personnelle. Ils n'ont pas été prévenus mais ils participent avec intérêt au projet.

La méthode de rencontre des anciens combattants est un choix des deux jeunes Français. «Nous ne voulions pas les prendre en photo de façon traditionnelle pour des anciens combattants, avec leurs uniformes, leurs décorations et au milieu de leurs papiers militaires» explique Guillaume Favier, qui a vu dans ce reportage, une résurgence de ses études en histoire. «Nous voulions capter leur quotidien, spontanément, sans mise en scène. Leurs récits étaient bruts, naturels, non travaillés. Ils n'ont pas essayé de se souvenir, ils se sont simplement souvenus».  Pendant que Guillaume prend des notes ou fait des recherches dans les archives de la ville et à l'université, Arnaud Raulin photographie : «nous n'avons rencontré que ceux qui se sont présentés pendant les 12 jours de notre présence à la régie, regrette Arnaud. Ceux qui vivent dans les zones éloignées ne viennent qu'une fois l'an et ceux-là...». Les consignes de sécurité sur les déplacements ont empêché les jeunes gens de se déplacer dans les délais assignés pour l'opération.

Parmi les 110 portraits réalisés, cinquante sont retenus par l'Alliance française pour l'exposition qu'elle organise en septembre à Bangui. La majorité des anciens combattants rencontrés* se sont en fait engagés après la Seconde Guerre mondiale et ont participé aux guerres d'Indochine, d'Algérie et aux opérations dites de maintien de l'ordre, notamment au Cameroun ou à Madagascar. Deux Anciens sont des soldats du Bataillon de marche n°2 de l'Oubangui-Chari dont l'exposition retrace l'épopée.

Après la Chapelle de Mussonville (jusqu'au 31 décembre 2010), l'exposition se poursuit au centre d'action sociale de Bègles au mois de janvier 2011.

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* Les états de service des soldats sont confidentiels. En l'absence de l'autorisation expresse des intéressés, RFI ne peut publier toutes les informations.

 

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