Où en est la recherche historique ?

Eric Deroo est l'auteur de nombreux ouvrages et de documentaires sur les tirailleurs. Il considère qu'aujourd'hui un certain nombre de faits sont mieux connus sur la longue épopée des Anciens combattants d'Afrique, et permettent de revisiter une question toujours source de polémiques.Il s'élève dans cet entretien inédit accordé à RFI contre certains raccourcis qui ont eu longue vie, y compris parmi les historiens, notamment sur l'utilisation par l'armée française des tirailleurs comme chair à canon.

Les propos d'Eric Deroo sont recueillis par Théogène Karabayinga, et figurent dans le Coffret CD produit par RFI, Mémoires de tirailleurs.

Cliquez sur le lien pour écouter ou télécharger l'interview.

Extraits :

«Dans les années 90 la situation en France a beaucoup modifié le comportement des tirailleurs… à partir du moment où on a commencé à parler du droit du sol ; à partir du moment où on a commencé à parler des « odeurs » que pouvaient avoir certains voisins africains ; à partir du moment où on a commencé à contester la validité des visas de séjour, des visas d’entrée… j’ai vu les Anciens combattants me dirent : là vous exagérez, en France. On a versé le même sang pour gagner les mêmes droits. Et aujourd’hui vous nous oubliez ! Et j’ai vu alors les tirailleurs se battre ; se battre, non pour eux, mais pour leurs enfants, pour leurs petits-enfants

.../...

«Statistiquement, sur huit millions de combattants français, il y a cent trente mille tirailleurs sur le front occidental, et parmi eux à peine un tiers combat en première ligne ; comment qualifier de chair à canon quelque 50 000 hommes, sur une armée de plusieurs millions de soldats qui tiennent un front continu depuis la Suisse jusqu’à la Mer du Nord ?»

Partager :