Ce fut l’indignation générale. La coupure de Whatsapp au Brésil jeudi 17 décembre avait provoqué une véritable rébellion numérique. Ce blocage vu par les internautes comme une « entrave à l’Internet libre » avait été exigé par un juge du tribunal de Sao Paulo.
Chargé d’enquêter sur une affaire criminelle, il aurait prié Whatsapp de lui laisser l’accès à des données personnelles d’utilisateurs. L’application mobile de messagerie a refusé de collaborer. Le service fût alors bloqué pendant 48 heures avant d’être rétabli par un autre juge qui ne souhaitait pas pénaliser plus de 20 millions d’utilisateurs.
Une interdiction contournée par les utilisateurs
Des millions d’utilisateurs en rogne sur Internet et sur les forums avaient fait circuler des solutions alternatives pour contourner l’interdiction au service Whatsapp. Surpris et confus, les Brésiliens s’étaient aussi précipités sur d’autres applications mobiles de messagerie. Telegram par exemple. L’application de messagerie sécurisée concurrente a gagné 1 million et demi de nouveaux utilisateurs grâce à la fermeture temporaire de Whatsapp. Outre la colère des utilisateurs, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a lui vertement critiqué les autorités brésiliennes, choqué par le non-respect de la protection des données privées.
Whatsapp, concurrence déloyale
Whatsapp permet de téléphoner gratuitement à condition de disposer d’un accès internet sur son mobile. En supprimant la nécessité d’un forfait téléphonique, l’application massivement utilisée au Brésil ne subit pas uniquement des pressions de la part de la justice brésilienne.
Les principaux opérateurs téléphoniques accusent Whatsapp de concurrence déloyale. Ils dénoncent la baisse de leurs abonnés, et déplorent leur important manque à gagner. Le bras de fer contre Whatsapp n’est alors sans doute pas terminé.