1 190 km, c'est la distance que le pilote Bertrand Piccard tente de parcourir, ce mardi 21 avril, à bord de Solar Impulse 2, dans une région où les brumes et la pollution rendent souvent difficile le rechargement des batteries solaires de l’appareil. C'est d'ailleurs pour cela que l'avion suisse est resté cloué au sol pendant trois semaines : des conditions météorologiques défavorables avec des vents contraires auxquels l'appareil (qui vole à la vitesse modeste de 100 km/h au maximum) ne pouvait pas faire face.
Mais une fois posé à Nankin (normalement entre 12h et 18h TU), les choses vont encore se corser pour Solar Impulse 2 avec la traversée de tout un océan. Cinq jours et cinq nuits sans escale, au-dessus du Pacifique, entre la Chine et l'archipel américain d'Hawaï. Et, pour seule énergie celle du Soleil captée par les 17 000 cellules photovoltaïques réparties sur les 72 mètres d’envergure des deux ailes de l'avion.
Pas de système de pilotage automatique
Pour pouvoir s'élancer, le second pilote de l’avion, le Suisse André Borschberg, devra être dans une forme physique exemplaire. Durant tout le trajet, le pilote ne pourra pas s’assoupir plus de vingt minutes consécutives. Solar Impulse 2 n’est pas équipé d’un système de pilotage automatique et seul le stabilisateur de vol permet au pilote de se reposer quelques instants. Un pilote qui doit également résister au froid : embarquer un chauffage dans la cabine aurait trop alourdi l’avion, André Borschberg devra donc enfiler des vêtements chauds, des gants et des semelles chauffantes lorsqu’il atteindra l’altitude de 8 500 mètres et que la température dans la cabine tombera aux alentours de - 20°C.
Faute de site d’atterrissage possible, en cas de problème, les conditions météorologiques devront également être optimales pour que l’avion solaire puisse s’élancer au-dessus du Pacifique. Et si le temps venait à se dégrader sur le parcours, Solar Impulse 2 n’aura d’autre choix que de tourner en rond, dans une zone ensoleillée, le temps de suffisamment recharger ses batteries pour pouvoir poursuivre sa route sans encombre.