Maxime Renault, le fondateur de dubonpain.fr, a très tôt fait ce constat : « à l’origine, j’étais dans un village en France et je cherchais une boulangerie. Réflexe, je prends mon smartphone et je me dis que je vais bien en trouver une. Impossible ! Après, j’en trouve finalement une, mais au moment de payer, je n’ai jamais de monnaie. »
Chez ce jeune homme, élève-ingénieur de l'Ecole Centrale-Paris, en double-diplôme à l'ESSEC, les idées vont très vite : « Je travaille sur ce projet depuis un an et demi. » Et quand il nous explique qu’il revient d’un stage chez Criteo à Palo Alto en Californie, on saisit très vite son goût des nouvelles technologies et une certaine efficacité. Mais l’univers des boulangeries ? « Trop souvent il y a les nouvelles technologies d’un côté et la tradition de l’autre. Avec un gros clivage entre les deux, mais il y a quelque chose à faire ! » s’enthousiasme-t-il.
« J’aime bien l’idée, mais je n’ai même pas d’adresse email ! »
« Les artisans souffrent souvent d’un manque de communication pour faire face notamment aux grandes chaînes de distribution. J’ai décidé de parler aux boulangers pour mieux comprendre leurs besoins, et les aider à être mieux visibles. » Mais cela n’a pas été simple, confesse-t-il. « Est-ce que tu sais faire du pain ? » lui a-t-il même été demandé lors de ses rencontres. Alors pour obtenir de la crédibilité « c’était dur. J’ai rencontré aussi plein de boulangers qui me disaient : j’aime bien l’idée, mais je n’ai même pas d’adresse email ! »
« Les nouvelles technologies ne sont pas antinomiques avec respect de la nature »
Mais Maxime sent qu’il a une belle idée et un vrai projet : « Pour moi la boulangerie est caractéristique de la culture française. On peut générer une vraie communauté de passionnés. De plus, les gens souhaitent retourner vers du bon produit. » Car selon lui : « les nouvelles technologies ne sont pas antinomiques avec relations humaines. On peut le constater très souvent en Californie d’ailleurs. » Alors, en France aussi, il faut juste obtenir « une balance entre tout technologie et traditionnel, c’est ce qu’on veut trouver. »
« La photo du sandwich du jour sur Facebook et ça marche ! »
Son discours à l’intention des boulangers qu’il rencontre est bien rodé. « Ce qu’on veut faire n’est pas un nouveau Foursquare dédié à la boulangerie, leur dit-il. C’est un outil pour vous et qui vous permet de communiquer. Ce qu’on veut, c’est vous donner de la visibilité sur la Toile. Car quand on tape une boulangerie dans Google, il n’y a jamais de contenu. » Sa démarche connaît un certain succès : « Maintenant certains boulangers, tous les jours, postent leur photo du sandwich du jour sur Facebook et ça marche ! »
Avec son profil technologie et business Maxime a pu développer lui-même l’application iPhone de son site. « On est trois, un développeur et un troisième qui gère la communication. On a une page Facebook (en plus de leur site, leur blog ou leur compte Twitter), avec pas forcément beaucoup de fans, mais elle très active. Le jury de La meilleure boulangerie de France nous suit », explique-t-il. D’ailleurs, le succès de ce programme télévisé diffusé sur M6 l’a renforcé dans son travail. Il a observé « un réel effet de La meilleure boulangerie de France sur les réseaux sociaux. »
« Pour les boulangers qui font l’effort d’être présents, c’est gagnant »
Mais c’est aussi un partenariat avec Radio Pétrin et des rencontres avec certains moulins en France qui peuvent promouvoir les boulangeries sur le site qui le motivent encore plus. Il le sent : « L’idée prend ! Et pour les boulangers qui font l’effort d’être présents, c’est gagnant. » En ajoutant : « On a un réel business model bien que le site soit gratuit. »
Dernière idée du généreux Maxime : « Les touristes connaissent le mot 'baguette', 'croissants', mais c’est tout ! Il n’y a pas de découvertes culturelles. J’ai envie de proposer un outil adapté aux touristes, de les guider vers et dans la boulangerie. Mon challenge : amener des Américains, des Chinois à comprendre la boulangerie. »