« Les observations complémentaires collectées après la séparation des satellites de la mission Soyouz VS09 pour Galileo FOC M1 mettent en évidence un écart entre l'orbite atteinte et celle prévue. » Le communiqué d'Arianespace, laconique, ne laisse pas de place au doute : les deux satellites ne se sont assurément pas positionnés correctement.
Des investigations sont en cours, précise l'entreprise européenne, expliquant que les analyses des données de vol allaient être étudiées dans la journée de samedi. D'après les premiers éléments recueillis, il semblerait que les satellites aient été placés sur une orbite plus basse que celle prévue, à 23,522 kms de la terre. Le coordinateur interministériel pour la France du programme Galileo, Jean-Yves Le Gall a déclaré à l'AFP que « les équipes travaillent de concert sur les mesures à prendre pour essayer de ramener les satellites sur la bonne trajectoire », mais qu'il serait « compliqué de rétablir la situation ».
Quatre premiers satellites avaient déjà été lancés dans le cadre de ce programme, auxquels devaient s'ajouter ces deux derniers éléments, afin de rendre opérationnel le système de navigation adopté par la Commission européenne. Un système qui doit concurrencer à terme le fameux GPS américain, ou son équivalent russe le Glonass, et comporter au final un maillage d'une trentaine de satellites.
Le programme Galileo est estimé à 5,5 milliards d'euros et financé à 100% par la Commission européenne. Le financement de Galileo a fait l'objet de longues négociations entre les gouvernements européens. A ses débuts, le système de navigation européen, qui devrait être techniquement plus performant que le GPS américain, devait coûter 3,2 milliards d'euros et entrer en service en 2008, puis en 2011. Mais les retards s'accumulant, en janvier 2011, le budget prévisionnel de Galileo a du être augmenté de près de 2 milliards d'euros. Le lancement du système devait intervenir à partir de 2015 et en 2017 Galileo devait compter 24 satellites opérationnels... si ceux-ci trouvent leurs bonnes orbites.