Surfer surchauffe la planète

Le Festival international du film scientifique, organisé par l’Association science & télévision, se termine ce 9 octobre. Il y a été beaucoup question d’internet, de la télé connectée et interactive, mais un documentaire a fait sensation. Il explique que surfer sur la Toile surchauffe la planète.

Le moindre petit courriel parcourt en moyenne quinze mille kilomètres entre l’ordinateur qui l’envoie et celui qui le reçoit. En effet, les connexions sur le Web ne se font pas en ligne droite mais empruntent des chemins détournés. Même pour communiquer avec ses proches voisins, un mail passera sans doute par les Etats-Unis et parcourra la moitié de la planète avant d’arriver à son destinataire…et c’est bien ça le problème.

Une forte consommation électrique pour un simple mail

Actuellement, en une heure de temps, les humains expédient aux alentours de dix milliards de courriels, ce qui nécessite la production électrique d’une quinzaine de centrales nucléaires ou, en équivalent pétrole, de brûler quatre mille tonnes de carburants fossiles. Et encore, on ne parle que du mail simple qui ne contient pas un document ou une photo en pièce jointe.

Le documentaire présenté au Festival international du film scientifique par la journaliste Coline Tisson et le réalisateur Laurent Lichtenstein s’intitule Internet, la pollution cachée. Ils ont interrogé les principaux acteurs de l’industrie du numérique. Les fournisseurs d’accès, les responsables des centres de données ou encore les experts de l’association Greenpeace estiment toutefois que nos courriels ne sont pas les seuls responsables de cette surconsommation de courant. L’accès aux serveurs informatiques du commerce électronique est particulièrement énergivore, selon John Tuccillo, président du Green Grid de Schneider Electric. « A chaque fois que vous allez sur eBay pour acheter quelque chose, explique-t-il, vous utilisez un data center. Notre souci, c’est d’améliorer le rendement des équipements tout en réduisant la consommation énergétique ».

Des fermes de panneaux solaires

Dans le documentaire, les grands acteurs du web se demandent comment trouver suffisamment d’électricité pour faire face à la croissance exponentielle des données circulant sur le réseau ? Pour les géants de l’internet ainsi que pour l’ensemble des fournisseurs d’accès, la consommation électrique des centres de données est devenue le principal problème.

Apple développe des fermes de panneaux solaires gigantesques, Google fait de même ou investit dans des barrages hydroélectriques, tous les bâtiments construits pour Microsoft sont basse consommation, jusqu’à Facebook qui aménage ses serveurs au plus près de centrales thermiques, afin d’éviter les dépenses liées au transport de l’énergie.

Hélas, la demande d’une connexion omniprésente et de tous les instants, de la part des usagers du web, n’est pas prête de faiblir ! Selon les dernières estimations de l'Union internationale des télécommunications, quelque 40% de la population mondiale, soit 2,7 milliards d’individus, seront connectés à la Toile d'ici à la fin de l'année… De quoi rendre bien visible cette pollution par le Web, qui était jusqu’alors cachée.

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