Etats-Unis: les entreprises du Cloud affaiblies par Prism

L’affaire d'espionnage du programme Prism, révélée par Edward Snowden, pourrait coûter cher aux géants américains du « Cloud computing ». C’est ce qui ressort d’une étude de l’Information technology and innovation foundation (ITIF). De nombreux professionnels préférant faire appel à leurs concurrents européens ou asiatiques.

31 milliards de dollars, c’est ce que pourrait coûter l’affaire Prism, aux entreprises américaines du Cloud computing, ou informatique dématérialisée (un vaste système de stockage et d'utilisation de données personnelles sur des serveurs partagés et - théoriquement - protégés), sur les trois prochaines années. Leur part de marché, en dehors des Etats-Unis pourrait ainsi passer de 85 % à 55 %.

Depuis le mois de juin et la découverte de cette affaire, 10 % des professionnels affirment avoir annulé un projet de collaboration avec une entreprise américaine au profit de leurs concurrentes, asiatiques ou européennes. Les consommateurs pourraient également délaisser les entreprises américaines.

La carte de la transparence

L'étude cite en exemple Artmotion, la plus grande société suisse du secteur, qui a annoncé que son activité a doublé au mois de juin, juste après les révélations d'Edward Snowden. Aux Etats-Unis, des entreprises européennes, et notamment allemandes, jouent la carte de la transparence. Pour rassurer les clients, elles mettent en avant que leurs données sont protégées, sur des serveurs basés en Allemagne.

Pour limiter la casse, l'étude recommande plus de transparence au gouvernement américain sur ce dossier. C'est ce qu'a commencé à faire l'administration Obama, en publiant certains documents relatifs à cette affaire. Lors de son ultime conférence de presse avant ses vacances, le président américain a tenté une synthèse entre la nécessité de conserver des services de renseignements efficaces et le besoin de transparence pour rassurer les citoyens.

Une réforme des lois sécuritaires

Le chef de l’Etat a également annoncé une réforme du Patriot Act, la loi sécuritaire de l’après 11-Septembre, qui a permis de justifier la mise en place du programme Prism. Il a également rejeté, le terme d'« abus » concernant les écoutes téléphoniques du programme Prism.

De leur côté, les géants américains de l’Internet - Facebook, Google, Microsoft ou bien encore Apple - veulent également défendre leur intégrité. Pour ne pas être pris pour des « indics » des services de l’Agence nationale du renseignement (NSA), ils ont demandé au gouvernement américain l’autorisation de publier la liste des informations que les autorités leur ont demandé de fournir.

Partager :