La géolocalisation au service de la sécurité des Français à l'étranger

Les Français qui s'expatrient ou qui partent en voyage pourraient bientôt bénéficier de systèmes de géolocalisation, pour améliorer leur sécurité. Ces applications sont en cours de conception, observées avec intérêt par le ministère des Affaires étrangères.

Lorsque l’on part en voyage ou en mission professionnelle, on peut, sur la base du volontariat, se signaler auprès du ministère des Affaires étrangères. L'inscription sur le site Ariane garantit la sécurité et la confidentialité des données personnelles. Une fois qu’elles sont saisies, vous recevez des recommandations de sécurité par courrier électronique, si la situation le justifie. Vous serez également contacté en cas de crise, et en cas de besoin, la personne que vous aurez désigné pourra être prévenue.

« Nous avons ouvert des services tout à fait significatifs », explique Philippe Lefort, directeur de la Direction des systèmes d'information (DSI) au Quai d'Orsay. « Par exemple l’inscription en ligne au registre dispose d’un module permettant aux résidents français qui s’installent à l’étranger d’indiquer leurs adresses, et un script automatique permet de faire apparaître cette adresse sur un fond de carte. Et dans une situation de crise, on voit bien qu’effectivement l’un des points importants pour un consulat, pour notre centre de crise, c’est de savoir si le Français se trouve sur le territoire. Quel est le dernier endroit où il a été géolocalisé, de façon à pouvoir lui porter assistance en cas de besoin de la façon la plus pertinente possible. C’est un service qui peut avoir une grande valeur pour l’ensemble de nos populations permanentes ou également des touristes français qui voyagent à l’étranger ».

Géolocalisation en temps réel

Mais du fait des risques dans un certain nombre de pays, plusieurs développeurs informatiques réfléchissent à des systèmes pour géolocaliser en permanence et en temps réel les personnes qui sont à l'étranger, grâce notamment à leurs téléphones portables.

C'est le cas de Pierre Brochu, de la société française SQLI, une société de services du numérique : « Il y a des gens qui ne se sentiront pas concernés et qui ne s’inscriront pas sur Ariane, qui ne feront rien du tout. Et il y a d’autres gens qui vont être intéressés par ce côté-là. Ça va en complément d’Ariane, le fait de pouvoir s’inscrire à côté et d’avoir en plus l’application, de bénéficier des notifications. On se sent en sécurité si on part dans certaines zones qui ne sont pas vraiment fiables. On sait que quelque part il y a une ambassade, il y a un ministère qui, si on a donné notre accord, nous surveille, nous suit, sait où on est et peut nous prévenir en cas de danger. Et ce, quelle que soit l’infrastructure. Même si c’est un pays qui a coupé un serveur ou qui a décidé pour une raison x ou y d’arrêter, de 'blacklister' tel serveur. On s’affranchit de tout cela ».

Coup de pouce

L’application conçue par SQLI a été pour la première fois présentée lors d’un hackathon organisé par le Quai d’Orsay, les 25 et 26 janvier derniers. Le premier prix a été décerné à un autre projet de start-up (Livekeep) qui propose lui aussi une technologie de géolocalisation volontaire pour améliorer la sécurité des Français à l’étranger, un coup de pouce pour cette initiative. Le ministre, Jean-Marc Ayrault, a par ailleurs annoncé la création d’un incubateur d’Etat, pour développer des solutions technologiques répondant aux besoins opérationnels du Quai d'Orsay.

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