Et de cinq… Cinq finales synonymes de bonheur ou de malheur, selon la couleur de l’écusson que l’on porte dans son cœur d’amoureux de l’ovalie. Si on a l’ASM Clermont Auvergne dans le sang, ce samedi 15 juin 2019 rejoindra la triste collectif des déceptions finales. Si on est plutôt Rouge et noir, inversement, on peut à nouveau savourer le bonheur d’être champions de France. Comme en 1994, 1999, 2001 et 2008, le Stade toulousain a remporté la finale du Top 14 face aux Clermontois au Stade de France (24-18).
Un premier acte équilibré
Cela faisait sept ans que Toulouse attendait de soulever à nouveau le Bouclier de Brennus. Une éternité pour le club le plus titré de France. Ce 20e sacre s’est fait attendre, avec plusieurs saisons bien moroses, mais le voilà à nouveau entre les mains du fleuron du rugby français. 20 titres désormais, soit 6 de plus que le Stade français : oui, Toulouse est historiquement – et pour cette saison 2018-2019 – bien au sommet de la chaîne alimentaire dans l’Hexagone.
Cette finale s’est disputée notamment sous les yeux d’Emmanuel Macron. Le président de la République a encore tenu à saluer patiemment chaque joueur sur le terrain avant le coup d’envoi. Maks van Dyk, pilier sud-africain de Toulouse, en a profité pour lui demander avec humour la nationalité française… « Banco, on lance la procédure », lui a répondu en souriant le chef de l’Etat. Un dernier trait d’humour avant le début des hostilités entre le Stade et l’ASM.
La rencontre est partie très fort avant de se fermer peu à peu entre deux équipes de même niveau. Au jeu au pied de l’Ecossais Greig Laidlaw, le Stade toulousain a répondu avec un essai en bout de ligne de Yoann Huget (30e). Celui-ci, combiné aux pénalités de Thomas Ramos, permettait aux hommes d’Ugo Mola de virer en tête à la pause (11-9).
Huget voit double et plie l'affaire
En seconde période, Clermont a baissé de rythme en même temps que Toulouse appuyait sur l’accélérateur. Et l’international français Huget a vu double en filant à l’essai, encore une fois en bout de ligne, avec un jeu à la main exemplaire de l'ensemble de l'équipe (55e). Le trois-quart aile, lui, est toujours aussi redoutable dans ces phases capitales. Avec la transformation de Ramos, les Rouge et Noir prenaient alors neuf points d’avance.
Clermont n’a pu s’en remettre. Les joueurs coachés par Franck Améza sont toujours restés au contact mais n'ont pu effacer leur retard. Pour la première fois de la saison, ils n'ont pas réussi à marquer d'essai. Dommage pour eux, c'était le soir où il fallait pourtant à tout prix transpercer la muraille adverse pour espérer gagner... Faute d'y parvenir, l'ASM s'est incliné in fine. Les chiffres font mal : à côté de ses deux sacres (2010, 2017), le club compile 12 défaites en finales désormais. Aucune équipe française n'est plus malheureuse dans ce registre.
La saison clermontoise n'est toutefois pas ratée car le mois dernier, le capitaine Morgan Parra et ses coéquipiers se sont offert le Challenge européen face à La Rochelle (36-16). La suprématie en Top 14, elle, est quand même bien pour le Stade toulousain, leader de la saison régulière, impérial en demi-finale et plus fort en finale. Le Bouclier de Brennus retourne pour un an en Haute-Garonne.