Jeux paralympiques: à la découverte du goalball, où le silence est d’or

Au lendemain de la cérémonie d’ouverture, les Jeux paralympiques battent leur plein. Dans le Parc olympique, le public a répondu présent pour venir découvrir le goalball, une discipline exclusivement handisport.

De notre envoyé spécial à Rio,

Quelques minutes avant la confrontation entre l’Algérie et l’Allemagne, dans l’enceinte de la Futur Arena du Parc olympique, des jeunes faisaient patienter le public en dansant sur une musique assourdissante. Au moment du coup d’envoi, plus un bruit dans la salle.

Le port d'un masque occultant

Le goalball est une discipline exclusivement handisport. Ce jeu de ballon est réservé aux déficients visuels et aux aveugles. Six joueurs (trois contre trois) sont mis à égalité par le port d'un masque occultant que l’arbitre inspecte avant la rencontre. Chaque athlète ne peut se fier qu'à ses oreilles pour localiser la balle garnie de clochettes. Assez méconnu, le goalball reste un sacré défi pour les participants qui doivent se concentrer au maximum pour faire jouer leurs réflexes.

« J’ai commencé à pratiquer ce sport en 2011 avec des amis pour m’amuser, car il était adapté à mon handicap », raconte la Brésilienne Victoria Amorim qui s’est ensuite passionnée pour cette discipline qui fait appel selon elle à la « motivation » et à la « force ».

Le goalball a été inventé après la Seconde Guerre mondiale pour aider des vétérans de guerre. Sport de démonstration aux Jeux paralympiques de Toronto en 1976, le goalball est devenu sport officiel à Séoul en 1988. Chaque partie est divisée en deux mi-temps de douze minutes chacune. Comme dans tous les sports de ballon, le but du jeu est de marquer le plus de buts possible. La balle, assez lourde, doit rouler jusqu’au but du camp adverse.

Un sens de l’écoute très développé

« Les joueurs de goalball ont un sens de l’écoute qui est plus développé que nous et c’est impressionnant », glisse le kinésithérapeute de l’équipe d’Algérie qui affronte l’Allemagne pour son premier match de poules. Dans la salle, on entend les bruits de la climatisation. Le public, très nombreux, profite de chaque but pour crier et siffler. Entre temps, comme au tennis, l’arbitre exige le silence total. En plus de l’ouïe, la souplesse du corps et la force des bras sont déterminantes chez ces athlètes.

Des rubans blancs collés au sol permettent aux athlètes de se placer. Derrière eux, la cage de but mesure neuf mètres. « J’aime ce sport, car tu n’es pas seul. C’est une discipline exigeante, il faut être concentré sur ce que l’on fait, sur ce qui se passe à côté de nous et face à nous. Il faut aussi se repérer sur le terrain », explique l'Allemand Stefan Hawranke qui a commencé ce sport en 2002 à l’âge de 14 ans. « J’ai essayé pas mal de sport comme l’athlétisme ou la nation, mais c’est être avec les autres sur un terrain qui me plaît le plus », ajoute-t-il. Visiblement très doué, il a permis à l’Allemagne de battre l’Algérie avec un 10-0. Dix équipes masculines et autant d’équipes féminines se disputent le podium à Rio 2016.

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