Jeux paralympiques: la France veut des médailles et beaucoup plus encore!

Les athlètes paralympiques de l’équipe de France handisport vont entrer en scène dans les stades de Rio de Janeiro à partir du jeudi 8 septembre. Les 126 membres rêvent d’intégrer le top 10 des meilleures nations de cette édition 2016. Ils attendent aussi d’être reconnus pour leur performance. La candidature de Paris 2024 est aussi un point important.

De notre envoyé spécial à Rio,

Transformer les médailles d’argent de Londres 2012 en médailles d’or. Voilà le pari des athlètes de l’équipe de France paralympiques âgés de 16 à 55 ans. « Nous savons que c’est un challenge pas évident, mais je crois que nous avons bien travaillé durant cette olympiade pour réussir », avance d’emblée Emmanuelle Assmann, présidente du Comité paralympique et sportif français. Arrivés à la 16e place lors de la précédente édition, les Tricolores visent le top 10 à Rio.

Susciter des vocations

Au-delà des médailles, les athlètes tricolores souhaitent marquer les esprits pour être considérés comme des sportifs de haut niveau à part entière. « Le mouvement handisport aurait plus de mal à susciter des vocations sans les paralympiques. La force de cette compétition, c’est qu’elle est visible dans le monde entier et elle inspire des générations à pratiquer le sport malgré le handicap », pointe Michaël Jérémiasz, porte-drapeau des Tricolores qui attend de la délégation française des médailles pour « plus d’expositions et plus de visibilité » pour le handisport.

Selon lui, cela rapportera des moyens supplémentaires pour ouvrir des sections handisports sur le territoire. « Notre plus grande fierté serait de faire en sorte que dès notre retour, plus de jeunes handicapés veuillent se lancer dans le sport après nous avoir vu », dit-il, tout en avouant que la société française a encore du travail à faire pour porter un vrai regard sur le handicap. « Ceux qui n’ont pas vu d’épreuves paralympiques vont découvrir des performances et un spectacle sportif. On espère donner envie et ne pas attendre Tokyo 2020 pour que l’on s’intéresse de nouveau à nous », appuie Emmanuelle Assmann.

« Le sport, c’est aussi des histoires humaines »

« L’approche du sportif handicapé change. On espère inspirer des gens qui sont pour le moment isolés. Notre médiatisation ne peut faire que du bien », raconte de son côté Ryadh Sallem. « Chaque fois que l’on se qualifie pour les Paralympiques c’est une chose incroyable. Je crois qu’il n’y a que le sport qui peut nous offrir des moments aussi intenses. Le sport, c’est de la performance, mais aussi des histoires humaines », avoue ce joueur de rugby fauteuil qui est un militant du handisport. Il participe à ses cinquième jeux.

« Nous avons besoin de prendre nos responsabilités pour montrer que les gens participent aux Paralympiques sont de vrais athlètes de haut niveau et qu’ils sont là pour performer. Pour ceux qui en doutent encore, venir courir le 100 mètres avec nous », nous lance dans un éclat de rire Timothée Adolphe, aveugle, qui assure battre un paquet de valides sur cette distance. Il n’y a aucune prétention dans ses propos, seulement une demande de reconnaissance. Le sociétaire du Paris Université Club ne veut pas mettre en avant son handicap, mais uniquement sa possibilité de performances qui pourrait permettre à des « gamins » comme lui de venir à l’athlétisme.

Faire du lobbying pour Paris 2024

Autre point important dans la réussite des Français à Rio : la candidature de Paris 2024. « Nous serons évalués sur les deux candidatures (JO et Paralympiques, ndlr) et nous devons être présents ici à Rio pour être au contact des Jeux paralympiques. Et soutenir les athlètes français, car c’est important pour nous d’avoir des médailles. Il faut aussi parler aux décideurs du handisport pour qu’ils connaissent le projet Paris 2024 », explique Tony Estanguet, co-président du Comité de candidature Paris 2024. Le secrétaire d’Etat aux sports, Thierry Braillard, a fait le déplacement et il sera suivi de la maire de Paris Anne Hidalgo.

Aucun des sportifs français croisés dans le village olympique de Rio ne souhaite que l’on s’apitoie sur son sort. Dans une ambiance formidable où les liens semblent être très forts, chacun aspire à faire rêver l’autre, à susciter de l’émotion, à aller au plus profond de soi. Comme leurs homologues présents aux JO en août, ils veulent simplement briller et marquer les esprits en transformant la différence en victoire.

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