C’était en décembre 2015 au Danemark. Les Françaises avaient été piteusement éliminées en quart de finale du championnat du monde et avaient terminé septièmes de la compétition, échouant ainsi à se qualifier directement pour les JO de Rio qui semblaient à l’époque bien loin.
D’autant qu’en plus des problèmes sportifs dont souffrait l’équipe de France féminine, des dissensions internes agitaient le groupe, obligeant la Fédération à se séparer de leur sélectionneur d’alors, Alain Portes, pour le remplacer par Olivier Krumbholz, finalement rappelé pour tenter de sauver les meubles après avoir été remercié en 2013 après 15 ans de bons et loyaux services.
L’effet Krumbolz
Pour Krumbolz, qui a été de toutes les médailles mondiales et européennes avec l’équipe de France féminine entre 1998 et 2013, l’objectif était cette fois moins ambitieux. Il s’agissait avant tout de qualifier les Françaises pour les Jeux de Rio, ce qui sera finalement fait lors du tournoi de qualification olympique en mars 2016.
L’objectif était rempli, mais le niveau de jeu restait inquiétant. Pas suffisant en tout cas à l’époque pour espérer décrocher leur première médaille aux JO. Jusqu'alors, la France avait dû se contenter de la quatrième place, en 2004 à Athènes, et avait chuté dès les quarts de finale lors de ses trois autres participations au Jeux.
Première médaille olympique
Mais contre toute attente, le coach mosellan a réussi à remobiliser ses troupes en misant tout d’abord sur la grande force de l’équipe de France, sa défense, tout en essayant de gommer ses faiblesses : une tendance à se crisper dans les moments cruciaux et des problèmes de finition.
Après avoir sorti l’Espagne en quarts, puis les Pays-Bas en demi-finale, la marche était un poil trop haute pour s’imposer face aux Russes. Mais l'épopée brésilienne a mis fin à cinq ans de disette. Le dernier podium, toutes compétitions confondues, datait du Mondial 2011.
Dans l’euphorie de la compétition, les Bleues emmenées par Laura Glauser, la gardienne qui a écœuré les Néerlandaises, et ses deux stars Alexandra Lacrabère et Allison Pineau, espéraient forcément l’or. Le sourire sur les visages des joueuses françaises à la fin du match rappelait toutefois que même lorsqu’elle est en argent, une médaille ne se refuse pas, surtout lorsque l’on revient d’aussi loin.