De notre envoyé spécial,
Brahim Asloum ne cache pas ses émotions. Dernier champion olympique français dans la catégorie des mi-mouches, l'ancien boxeur en prend plein les yeux au Brésil. Depuis sa médaille d’or à Sydney en 2000, le consultant de France Télévisions attend son successeur.
Quatre médailles au minimum
Ils pourraient être plusieurs à tenir le Graal dans leur main. Aujourd'hui, quatre représentants tricolores sont assurés de repartir avec une médaille. Souleymane Cissokho a apporté lundi 15 août à la France sa première médaille de bronze.
Estelle Mossely, qui a dominé l’Italienne Irma Testa en quarts de finale, continue son parcours. La championne du monde des poids légers ne s’autorise rien d’autre que la première place du podium. « Pas de blessure, pas de bobo, j’ai dominé mon adversaire et c’est une belle entrée en compétition. Je suis restée concentrée, je ne me suis pas dispersée », commente la jeune femme ingénieure en informatique et qui partage sa vie avec le boxeur Tony Yoka, présent lors de son combat. Elle avait hâte de débuter alors qu’elle voyait ses camarades réussir de belles choses depuis le début de la boxe. En demi-finale, elle affrontera la Russe Anastasia Belyakova mercredi 17 août.
« Mon statut de championne du monde me donne de la confiance, mais je ne souhaite pas tout mélanger. Les JO, c’est une compétition à part », dit-elle sereinement. Elle ajoute : « Il y a des têtes de série qui sont tombées dès le premier tour. Ici, pour moi, c’est une nouvelle compétition. »
Marquer l'histoire de la boxe féminine française
Estelle Mossely, 23 ans, pourrait marquer l’histoire de son sport en étant la première féminine française à devenir championne olympique. Ce qui lui fait dire : « Les femmes dans la boxe ont besoin d’être mises en avant. Je veux montrer aux filles que je pratique un beau sport. »
On imagine que son père, originaire de la République démocratique du Congo, a dû lui raconter plusieurs fois comment la boxe est populaire à Kinshasa, depuis le fameux combat entre Mohamed Ali et George Foreman. Même chose du côté de sa mère qui est née en Ukraine où le Noble art tient une place à part avec Vitali et Wladimir Klitschko.
« Estelle est très en forme. Elle attendait son tour avec impatience. Elle est très combative et a une technique assez aboutie. On l’a sent à la hauteur de ce titre olympique », confesse Anthony Veniant, responsable de la boxe féminine au sein de la Fédération française de boxe.
« On est déjà dans un record, aucune équipe de France n’avait ramené quatre médailles. J'ai hâte d’avoir mon successeur, seize ans c’est trop long », fini par dire Brahim Asloum. Depuis le vestiaire, Estelle Mossely n’a peut-être pas entendu ces louanges. Mais sa détermination semble suffire.