Trois jours après le début de ces JO de Rio, on commençait à sa demander quand les athlètes français allaient se décider à faire pleuvoir des médailles. On avait bien eu un petit avant-goût dimanche 7 août avec l’argent du relais 4x100m français, mais depuis rien, le pire démarrage de la délégation française à des Jeux olympiques depuis les JO de Moscou en 1980.
C’est finalement des sports équestres que la lumière est venue. Les cavaliers de l’équipe de France, Astier Nicolas, Thibaut Valette, Karim-Florent Laghouag et Mathieu lemoine ont décroché la première médaille d’or française de ces JO lors de l’épreuve du concours général par équipe. Une seule breloque ce n'est pas assez pour Astier Nicolas qui est ensuite allé chercher l’argent sur le concours général individuel. La moisson de médailles était lancée.
Première médaille française au judo
A la Carioca Arena 2 où se déroulent les épreuves de Judo, les larmes de détresse de Loïc Pietri contrastaient avec le visage serein de Clarisse Agbegnenou, première médaille pour le judo français à Rio. La jeune femme de 23 ans est repartie avec l’argent autour du cou après avoir été battue en finale par la Slovaque Tina Trstenjak. « Je me suis dit qu’il fallait faire une médaille aujourd’hui », raconte-t-elle alors que le clan des filles tricolores avait passé la journée à l’encourager. « Cela m’a choqué de voir Loïc (Pietri) tomber aussi vite. Mais je n’ai pas été déstabilisée », avoue à RFI la championne du monde 2014 qui remporte la première médaille olympique de sa carrière.
Le petit sourire de Clarisse Agbegnenou (- 63kg), qui hésitait entre joie et amertume, tranchait donc par rapport aux larmes de Loïc Pietri, qui avait gâché une olympiade de travail à la fin de son premier duel. Des heures après son combat, le champion du monde 2013 des moins de 81 kilos (à Rio) n’arrivait pas à se remettre de cette défaite, dès le premier tour face au Canadien Antoine Valois-Fortier, qu'il avait pourtant battu l'an dernier en demi-finales des Mondiaux. « C’est un grand regret, j’ai eu des bons moments durant ces quatre dernières années, c’est dur de perdre comme ça aux JO », lâchait-il les yeux rouges et le visage complètement défait. Il a annoncé dans la foulée qu’il allait changer de catégorie de poids.
Gargaud succède à Estanguet en canoë-kayak
Entre-temps, Denis Gargaud a « réalisé le rêve d’une vie » et est allé chercher la deuxième médaille d’or de la journée pour la France sur l’épreuve de canoë slalom. Quatre ans après Tony Estanguet à Londres, Denis Gargaud a marché dans les pas du triple champion olympique aujourd’hui membre du CIO, lui qui avait pourtant failli tout arrêter après sa non sélection pour les JO 2012. « C’est juste génial de reprendre le flambeau après Tony et de me faire remettre la médaille par lui », a réagi le céiste originaire de Marseille.
Un peu plus tard dans la soirée, l’escrime française a enfin vaincu le signe indien. Depuis Pékin en 2008, huit ans que les Français n’avaient pas décroché de médaille dans une discipline qu’ils ont longtemps dominé. C’est Gauthier Grumier qui s’est chargé de remettre les pendules à l’heure. Le numéro un mondial a battu le Suisse Benjamin Steffen lors de la petite finale et est allé chercher la médaille de bronze de l’épreuve d’épée. « Ce n’est que du bronze, j’en suis très satisfait. Ce n’est pas forcément la couleur que j’aurai espéré, mais j’ai quand même gagné une petite finale et c’est ça que je retiendrai », a expliqué le Français de 32 ans qui disputait la dernière compétition de sa carrière.
Deux médailles d’or, deux d’argent et une de bronze. Cinq breloques en une journée, les Jeux olympiques de la délégation française ont enfin commencé.