JO 2016: au Brésil, le beach-volley fait recette

Sur la mythique plage de Copacabana, le beach-volley est à l’honneur. Chaque jour, on se presse pour venir voir des athlètes en découdre dans un décor de carte postale. Sur le sable fin des plages de Rio, toute l’année, on s’adonne à ce sport aussi populaire que le football.

De notre envoyé spécial,

Le Brésil en pince pour le beach-volley. A Rio, le long des mythiques plages que sont Copacabana, Ipanema et Leblon, tout le monde répond présent. Des jeunes qui descendent des quartiers défavorisés, des riches qui ont leur appartement au pied des plages, tous profitent de ces étendues de sable à perte de vue, du lever au coucher du soleil.

Le mélange des classes

Même quand le soleil et au zénith, il y en a qui sont prêts à transpirer à grosses gouttes pour s’adonner à leur passe-temps favori. Double champion olympique (2008 et 2012), triple finaliste, le Brésil domine le beach-volley qui unit la population, alors que les différences entre les catégories sociales sont criantes. Le Tournoi olympique se déroule sur Copacabana et les Cariocas, contrairement à d’autres disciplines, se sont rués sur la vente de billet dont le prix reste abordable, à part pour les finales.

Dans l’enceinte provisoire, un amoncellement de tubes d’acier, on hurle, on applaudit, la fête est totale pour ces supporters souvent habillés dans les tribunes comme à la plage ! Le survêtement et le voile de l’Egyptienne Doaa el-Ghobashy, sur le terrain avec sa partenaire Nada Meawad, dénotent par rapport à la culture de ce sport, né sur les plages de Rio et en Californie. Le CIO laisse le choix à chaque fédération sportive d'accepter ou non le voile musulman.

Mardi 9 août, face à elles, il y avait deux italiennes en bikini. Ce qui n’empêchait pas le public essentiellement brésilien de s’époumoner à la moindre action fracassante des représentantes de l’Egypte, un pays aligné pour la première fois aux JO dans cette discipline. « L'habit ne fait pas le moine », a-t-on coutume de dire.

L'Egypte sur le sable de Rio

« C’est un honneur pour moi de représenter l’Egypte et le monde arabe ici à Rio où le public nous supporte d’une manière incroyable », raconte à RFI Doaa el-Ghobashy, qui a pratiqué le volley pendant douze années avant d’arriver sur le sable.

Sa compatriote Nada Meawad avoue que toute l‘Egypte raconte actuellement leur histoire, ce qui la rend fière. « Je ne sais pas si je suis un modèle pour les femmes du monde arabe, mais j’espère que je les représente bien », ajoute la jeune athlète qui a répondu longuement aux médias brésiliens interessés par son histoire. Au Brésil, on compte environ quinze millions de pratiquants et des milliers de clubs, loin des statistiques de l’Egypte.

Un vivier énorme pour rester au top de la hiérarchie mondial. Depuis les jeux d’Atlanta, il y a vingt ans, le beach-volley est pourvoyeur de médailles pour le Brésil. Fabiana Claudino, capitaine de l’équipe féminine parle d’un sport ou la bonne humeur « est contagieuse ». Et pour ces JO, le peuple du Brésil et les habitants de Rio réclament de l’or, rien d’autre.

Des médailles pour le Brésil à Rio ?

En cinq Jeux, les Brésiliens ont raflé onze podiums. Aucun autre pays n’a fait mieux. Malgré sa jeune histoire olympique, le beach-volley est devenu le cinquième plus gros pourvoyeur de médailles brésiliennes. Si le Brésil peine à entrer dans les grandes nations de l’olympisme comme le fait remarquer Rai, ancienne gloire du football, le beach-volley reste une des rares exceptions.

Chez les Brésiliennes, la paire França-Antunes figure parmi les favorites pour accéder à la finale, le 18 août prochain. Larissa França, 34 ans, a été médaillée de bronze à Londres il y a quatre ans, avec Juliana Felisberta da Silva.

Titrée aux derniers mondiaux, la paire masculine Alison Cerutti-Bruno Schmidt cristallise les attentes des spectateurs de Copacabana. Cerutti avait perdu, aux côtés d’Emanuel Rego, en finale à Londres face à l’Allemagne, la première équipe européenne sacrée. Sur le sable chaud de Copacabana, le spectacle s’annonce énorme.

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