A Nice, les avenues sont larges. C’est pourtant à un match à sens unique qu’ont assisté les spectateurs de Pologne - Irlande du Nord, première rencontre du groupe C de l’Euro.
D’entrée de jeu, l’aisance technique des hommes du sélectionneur Adam Nawalka fait souffrir des Irlandais qui s’arc-boutent sur leur but. Arkadiusz Milik, du droit puis du gauche place des frappes de l’intérieur de la surface, sans réussite. Heureusement pour eux, les Irlandais possèdent une botte magique : leur jeu de tête, qui leur permet de sauver bien des situations délicates dans leur surface de réparation.
Il faut attendre la 26e minute pour voir la première offensive des Verts : un long centre pour Kyle Lafferty, bien capté par Wojciech Szczęsny, le gardien polonais. Son homologue irlandais n’est pas aussi sûr et doit s’y reprendre à deux fois pour bloquer une frappe sèche de Milik (29e). Deux minutes plus tard, le même Milik manque sa reprise sur un centre en retrait de Łukasz Piszczek. Bartosz Kapustka a une nouvelle occasion en or pour la Pologne : sa demi-volée est cette fois sortie par Michael McGovern, le gardien irlandais (38e).
Les Polonais semblent maudits en cette première mi-temps. Malgré dix tirs à zéro et 63% de possession de balle, la marque est de 0-0 à la pause.
La solution vient très vite en seconde mi-temps avec un but de Milik, idéalement servi par Jakub Błaszczykowski (1-0, 52e).
Dès lors, c’est aux Irlandais de faire le jeu. Autant dire que la tâche n’est pas facile pour ces joueurs issus des bas-fonds du professionnalisme anglais, certains évoluant en 3e division, à l’image de Conor McLaughlin.
Il faut attendre la 71e minute pour voir Conor Washington, tout juste entré en jeu, manquer la seule véritable occasion des Verts : seul face au gardien polonais, il perd son duel. A la 76e, Lafferty y va de sa tentative désespérée en jonglant dos au but avant de placer une bicyclette qui passe largement au-dessus. Cela avait le mérite du panache.
De son côté, Błaszczykowski manque la balle du 2-0 sur un tir trop croisé (67e). Tout comme Milik à la 82e, sur un cafouillage monstre qui lui permet de cadrer son tir. Les Polonais auraient été bien inspirés de marquer, car dans la foulée Steven Davis a la balle d’égalisation au bout du pied. Oublié par la défense adverse, il lui manque une demi-pointure de chaussure pour dévier le ballon dans le but adverse.
Une fois de plus, dans cet Euro, l’équipe dominatrice – ici une Pologne séduisante par sa technique balle au pied et son jeu collectif - n’a pas su se mettre à l’abri rapidement, et s’est exposée à un retour de son adversaire jusqu’au bout.
Jeudi 16 juin, l’Irlande du Nord, qui a montré qu’elle était l’une des plus faibles sélections présentes en France, jouera déjà sa survie face à l’Ukraine à Lyon. La Pologne, elle, s’attaquera à l’Allemagne, à Saint-Denis, pour une place au tour suivant.