Il y avait deux mondes ce 8 juin 2016 à Saint-Denis, lors de la conférence de presse de lancement du Championnat d’Europe des nations en France. D’un côté la Confédération européenne de football (UEFA), propriétaire de l’Euro 2016, venue avec le DJ David Guetta, pour donner le coup d’envoi de la fête du ballon rond. Et de l’autre, des médias internationaux multipliant les questions sur des sujets extra-sportifs : menace d’attentats terroristes, grève dans les transports, inondations des derniers jours…
Entre les deux, Jacques Lambert oscillait entre volontarisme et fatalisme. Le patron du comité d’organisation local, Euro 2016 SAS, ne s’est montré déstabilisé qu’une seule fois, lorsqu’on lui a demandé si Michel Platini, son ancien collaborateur et ex-patron de l’Uefa, suspendu quatre ans par la Fédération internationale de football (Fifa), allait être invité aux matches. « Je préfère botter directement vers mes collègues », a-t-il souri.
« Livrer le meilleur Euro à tous points de vue »
Le terrorisme a occupé l’essentiel des interrogations dans l’auditorium d’un Stade de France, à deux jours du match d’ouverture France-Roumanie. « Tout le monde est parfaitement au fait de la situation dans laquelle nous avons terminé la préparation de cet événement, lâche en préambule Jacques Lambert. Personne n’ignore ce qui s’est passé en France et en Europe ces derniers mois […] Quels que soient les événements, nous avons tenté de rester totalement concentrés sur notre objectif, qui est de livrer le meilleur Euro à tous points de vue, y compris en matière de sécurité. Nous essayons de ne pas nous laisser dévier de cet objectif par des événements extérieurs sur lesquels nous n’avons pas totalement prise ».
Une remarque qui vaut également pour les mouvements sociaux en cours dans le pays. « Tout ceci ne manque pas de nous inquiéter, soupire celui qui avait également co-piloté l’organisation de la Coupe du monde 1998 en France. Tout ce qui concerne la mobilité des équipes, des organisateurs, des arbitres, des supporters, ne va pas dans le sens que nous souhaitons. […] Nous essayons de nous adapter et nous le faisons depuis que la grève à la SNCF a commencé. […] Et nous serons très attentifs à ce qui va se passer à Air France [avec la grève des pilotes] à partir de samedi ».
« L’ambiance sera très très bonne »
Côté UEFA, on était nettement moins prolixe et beaucoup plus positif. « Nous sommes prêts, lance Martin Kallen, patron d’UEFA Events, filiale de l’UEFA. Les dix villes sont prêtes. Les équipes sont prêtes ». Il ajoute : « Je pense que l’ambiance sera très très bonne durant l’Euro. Les fans sont là, ils veulent voir les matches et se divertir. » Il souligne ainsi que 99 % des billets ont été vendus et que le beau temps devrait être de la partie. « Maintenant le climat a changé, glisse-t-il, en référence aux récentes intempéries. Avec le début de l’Euro, durant les quatre ou cinq prochains jours, nous allons avoir beaucoup de soleil ».
Tout juste rappelle-t-il aux spectateurs une des mesures essentielles de sécurité durant l’Euro 2016 : arriver le plus tôt possible aux matches. Pas par peur d’actes terroristes ou de débordements d’hooligans. Mais parce qu' « il y a assez de choses pour se divertir aux stades. »