L’équilibre est une qualité indispensable à la pratique du judo. Etre équilibré dans sa tête est tout aussi primordial ! Et c’est dans cet état d’esprit que Gévrise Emane aborde cette nouvelle campagne européenne en Russie. Une de ses dernières grandes compétitions avant l’échéance de Rio. Dans cette dernière ligne droite, la native de Yaoundé au Cameroun compte bien encore enchaîner les performances. Championne du monde en titre (- 70 kg), elle s’était offert le premier de ses quatre titres européens il y a dix ans. Une longévité qui force le respect dans un sport aussi exigeant.
Kazan, un tremplin pour Rio
Gévrise Emane qui a ses derniers JO en tête depuis des mois a ajusté sa saison et a fait des choix pour rester fraîche. « Je ne me sens pas fatiguée même psychologiquement et j’ai envie de m’exprimer sur ces Championnats d’Europe », explique la judokate de 33 ans. Mais elle ne se « trompe » évidemment pas d’objectif puisque le sien est placé le 10 août prochain. Depuis qu’elle s’était mise en tête de faire une dernière fois les JO pour tenter d’accrocher ce titre olympique qui manque à son palmarès, Gévrise Emane a travaillé d’arrache-pied pour mettre en difficulté le plus vite possible ses adversaires.
« J’avais tendance à démarrer mes combats doucement et maintenant il faut que je sois tout de suite agressive », explique la triple championne du monde. Lors des Championnats du monde de judo, en août 2015 au Kazakhstan, il ne lui avait fallu que 14 secondes pour battre son adversaire. Toujours souriante dans la vie, Gévrise Emane reste redoutable sur un tatami.
Il faut une sacrée force de caractère pour être à ce point motivé dans une compétition remportée déjà à quatre reprises. « C’est un travail pour les JO et du coup cela a une autre saveur, avoue Gévrise Emane. Il faut que je tente des choses et que je termine ce Championnat d’Europe avec le maximum d’informations possible et avoir le sentiment de m’être livrée à fond ». Elle ajoute : « Même si c’est une étape, j’ai envie d’y briller (aux Championnats d’Europe). »
« Ce n’est pas si mal de tenter un cinquième titre européen », disait-elle l'an dernier. A Kazan, ce pourrait bien être vrai.