Qui des Sud-Africains ou des Néo-Zélandais tenteront de décrocher un troisième titre mondial en rugby à XV, le 31 octobre à Londres ? Pour les bookmakers britanniques, dont l’enthousiasme n’a pas faibli malgré les éliminations de l’Angleterre, de l’Ecosse, de l’Irlande et du Pays de Galles, la réponse est claire : les All Blacks seront en finale dans une semaine, pour défendre leur couronne.
Le bilan des confrontations entre les deux équipes plaident tout d’abord en faveur de la Nouvelle-Zélande, vainqueur 52 fois sur 90. L’Afrique du Sud, elle a gagné 35 fois. Sa dernière victoire sur les « Blacks » remonte au 4 octobre 2014 à Johannesburg, en Four nations, un mini-championnat annuel auquel les Australiens et les Argentins participent également.
Les quatre autres rencontres disputées depuis deux ans ont été remportées par les Néo-Zélandais. Les prestations de ces derniers durant le Mondial ont par ailleurs été beaucoup plus abouties. Les champions du monde en titre ont réalisé un sans-faute, battant successivement l’Argentine, la Namibie, la Géorgie, les Tonga et la France, avec un écart moyen de 35 points et une impression de facilité déconcertante.
Les Sud-Africains, en revanche, ont vécu un parcours en dents de scie. Les Springboks se ont inclinés face au Japon, avant de redresser la tête face aux Samoa, à l’Ecosse, aux Etats-Unis. Leur qualification en demi-finale, face à un Pays de Galles diminué par les forfaits, a toutefois été arrachée dans la douleur.
Les Sud-Africains « se sont préparés à nous arracher la tête »
Le sélectionneur des « Boks », Heyneke Meyer, a pourtant reconduit la quasi-intégralité de l’équipe qui a battu les Gallois (23-19) avec caractère et puissance physique. L’intéressé s’est montré serein lors de la conférence de presse de présentation de son XV, malgré un aveu au sujet de son adversaire qui en dit long : « C'est peut-être la meilleure équipe de l'histoire du rugby. »
Une analyse partagée par le vice-capitaine de l’équipe sud-africaine, Schalk Burger : « Il faut bien l'accepter, les statistiques le montrent. C'est plutôt dur de rivaliser avec une équipe qui ne perd pratiquement jamais. C'est une très bonne équipe mais on sait aussi qu'on a réussi à les mettre sous pression par le passé. Demain c'est une opportunité unique et l'on ne sait jamais avec certitude comment une équipe va réagir dans ces circonstances. »
Une avalanche d’éloges qui ne trompe pas le sélectionneur de l’équipe néo-zélandaise Steve Hansen. « Je sais qu'ils se sont préparés à nous arracher la tête et il faudra que nous soyons dans les mêmes dispositions. »