De notre envoyé spécial à Brazzaville,
Les douze travaux de Stéphanie Fotso s’achèvent et leur bilan sonne comme une symphonie inachevée. La volleyeuse camerounaise et ses partenaires se sont en effet inclinées en finale des Jeux africains 2015, ce 14 septembre à Brazzaville. Elles ont perdu 3 sets à 1 (25-15, 14-25, 15-25, 19-25) face à des Kényanes pourtant privées de leurs meilleures joueuses et que les Lionnes indomptables avaient battues 3-2 en phase de groupes.
« On a manqué de rigueur, regrette Stéphanie Fotso, les yeux rougis par l’émotion. A un moment, on s’est un peu dispersées. La concentration nous a fait défaut. En ayant gagné le premier set 25-15, on s’est sans doute dit "c’est bon, c’est dans la poche". Au contraire, il aurait fallu se remobiliser, rester concentrées pour pouvoir gagner. Mais on n’a pas réussi à le faire et le Kenya a pris le dessus ».
L’équipe féminine du Cameroun pouvait décrocher la première médaille d’or de son histoire durant une grande compétition internationale. Elle repart, au contraire, avec l’argent pour la troisième fois de suite aux Jeux africains. « Cette médaille a un goût amer parce que tous les Africains d’Afrique centrale comptaient sur nous, soupire Stéphanie Fotso. Mais on n’a pas pu ramener le trophée dans la sous-région. C’est une déception. Mais à côté de cette déception, il y a aussi une certaine joie et une certaine fierté parce qu’on a pu conserver notre place de vice-championnes ».
Deux ou trois jours de vacances avant d’enchaîner
Cette médaille ponctue surtout douze mois fous, durant lesquels Stéphanie Fotso et ses partenaires Christelle Nana et Laetitia Moma, ont disputé les Championnats du monde 2014 (21e place), fini 3e des Championnats d’Afrique, et décroché la montée en première division française avec le club de Chamalières.
« Ohlala, j’ai enchaîné quasiment deux saisons d’affilée, souffle celle qui évolue au poste de centrale. Là, ça va être la troisième saison où j’enchaîne. Ça ne va pas être évident. Je suis vraiment épuisée. Mais c’est ça être sportive de haut niveau ».
Et Stéphanie Fotso garde des souvenirs plein la tête de cette saison écoulée. « Les Championnats du monde en Italie, ça a été génial. Parce que c’est un exploit pour une joueuse de disputer les Championnats du monde. Et puis, il y a eu la montée en première division [avec Chamalières, ndlr]. Etre dans une équipe qui monte en Ligue A, c’est grandiose. Si je mettais fin aujourd’hui à ma carrière sportive, je serais déjà très heureuse ».
La retraite est pourtant loin d’être à l’ordre du jour, avec un Championnat de France qui démarre le 20 octobre contre le Paris Saint-Cloud. « Je pense que mon entraîneur à Chamalières va me donner deux ou trois jours de repos, le temps pour me ressaisir, sourit Stéphanie Fotso. Puis on va enchaîner. On a une grosse saison qui nous attend. Ce ne sera pas facile pour nous ».
Stéphanie Fotso ne sera pas la seule Africaine dans cette nouvelle aventure. Elle devrait également être accompagnée par quatre Kényanes : Brackcides Khadambi, Jane Wairimu, Everlyne Makuto et Esther Wangeci.