Il voulait effacer ses derniers doutes avant son entrée en lice à la Coupe du monde de rugby en Angleterre contre l’Italie, le 19 septembre. Il les a accumulés. Deux semaines après un succès plein de promesses contre l’Angleterre (25-20), le XV de France est retombé dans ses travers contre l’Écosse. Malgré une victoire obtenue en toute fin de partie (19-16), les Bleus n’ont pas rassuré.
Les Français ont d’abord fait preuve d’une inquiétante indiscipline. En première période, ils ont concédé huit pénalités, soit une de plus que sur l’ensemble du dernier match contre l’Angleterre. Ces fautes à répétition ont permis au demi de mêlée écossais Greig Laidlaw de passer trois coups de pied (9e, 22e et 40e), offrant au XV du Chardon un avantage de trois points à la mi-temps (6-9). Thierry Dusautoir fait partie des joueurs qui ont été les plus sanctionnés. De retour après avoir manqué la double confrontation avec l’Angleterre, le capitaine des Bleus est passé à côté de sa rencontre. De toute évidence en manque de rythme et, plus préoccupant, de repères, il a multiplié les fautes, les pertes de balles et les mauvais choix.
Les Bleus s'en sortent grâce à leur pack
Autre motif d’inquiétude pour l’équipe de France, son manque de réalisme chronique. Plusieurs fois en position de marquer contre l’Écosse, les hommes de Philippe Saint-André ont fait preuve de maladresse dans le dernier geste. Une passe en-avant, celle de Mathieu Bastareaud pour Wesley Fofana qui voyait son essai être logiquement refusé (34e), un pied en touche, celui de Yoann Huget qui échouait à quelques mètres de l’en-but après une superbe accélération (50e), ou encore un ballon éjecté trop lentement après une percée de Scott Spedding (61e). A force de vendanger, les Français ont été punis par un essai de Tommy Seymour sur un contre assassin (12-16, 61e).
Comme souvent quand il est malmené, le XV de France s’en est remis à sa conquête pour s’en sortir. Avec un contre efficace en touche et une mêlée dominatrice, le paquet d’avants français a une nouvelle fois répondu présent. C’est grâce à lui, d’abord, que Frédéric Michalak, auteur de trois pénalités (18e, 31e et 44e), a passé la barre des 400 points en sélection (403). C’est grâce à lui, surtout, que les Écossais ont été réduits à quatorze (carton jaune pour David Denton, 71e). A un de moins, les joueurs de Vern Cotter ont logiquement fini par craquer, encaissant un essai de Noa Nakaitaci (19-16, 73e). Malgré sa supériorité numérique, la France s'est fait peur jusqu'à la fin. Elle aurait même dû concéder le match nul si l’Écosse n'avait pas choisi de jouer à la main une pénalité obtenue à vingt mètres des perches à la dernière minute.