Athlétisme: Sebastian Coe apparaît comme l’homme de la situation

Elu sans surprise pour quatre ans à la tête de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF), l’Anglais Sebastian Coe jouit d’un respect total sur les pistes et en dehors. Déterminé à redorer l’image de l’athlétisme, il arrive à un moment clef pour recrédibiliser un sport affaibli par les accusations de dopage.

« The right man at the right place at the right time » (littéralement « l’homme qu’il faut à la bonne place et au bon moment ») c’est peut-être bien l’expression qui convient s’agissant de l’élection ce mercredi 19 août au matin à Pékin de l’Anglais Sebastian Coe à la tête de l’IAAF, la Fédération internationale d’athlétisme, avec 115 voix contre 92 pour son adversaire, l’Ukrainien Sergueï Bubka, multiple recordman du monde du saut à la perche. A 58 ans, le Londonien peut se targuer d’avoir toujours connu le succès jusqu’ici dans sa vie.

Parcours sans faute

Athlète star (médailles d’or sur 1500 m et d’argent sur 800 m aux JO de 1980 et 1984, ajoutées à huit records du monde dans les quatre distances reines du demi-fond), Coe a magnifiquement réussi son après-carrière en devenant d’abord député conservateur à 38 ans (de 1992 à 1997), puis président du Comité d’organisation des JO de Londres 2012 (aux dépens de Paris), tout en étant anobli au passage par la reine en 2000, sans oublier de bien mener sa barque sur le plan des affaires en tant que président de CSM, sa très prospère société de marketing sportif.

Sebastian Coe est l’homme qu’il faut à la bonne place car il connaît son sport de fond (c’est le cas de le dire) en comble mais il arrive donc aussi au bon moment alors que, après plus de 15 ans de gouvernance de son prédécesseur, le Sénégalais Lamine Diack, l’athlétisme se trouve à une période charnière, à la veille des championnats du monde qui vont se dérouler à Pékin à partir de samedi jusqu’au 30 août.

En perte de vitesse sur le plan médiatique, et donc financier, le sport-roi des JO est suspecté d’avoir passé sous silence des cas de dopage impliquant des dizaines d’athlètes médaillés dans les grandes compétitions, accusation formulées par la chaîne allemande ARD et l’hebdo britannique The Sunday Times et qui visaient principalement, mais pas seulement, des athlètes kényans et russes. Avant même d’être élu, Sebastian Coe avait vigoureusement riposté en qualifiant, le 5 août, ces accusation de « véritables déclarations de guerre contre (mon) sport » « Dans l’histoire de notre sport, avait-il poursuivi, rien n’autorise ce genre d’attaque concernant notre capacité et notre intégrité en matière de lutte antidopage ».

Tolérance zéro

La semaine dernière, dans la dernière ligne droite de sa campagne, Coe avait redoublé de vigueur en promettant la création d’une agence antidopage indépendante qui permettrait « d’alléger la charge de travail de l’AMA (Agence mondiale antidopage) et des fédérations nationales d’athlétisme », pour lesquelles la lutte antidopage est un lourd fardeau financier. A peine élu, Sebastian Coe a réitéré son souhait en promettant de pratiquer la tolérance zéro en matière de dopage. Très bien accueillie par le milieu de l’athlétisme, y compris par son rival malheureux Sergueï Bubka, l’élection de Sebastian Coe devrait permettre à l’athlétisme de redorer son image à un an des JO de Rio et de retrouver une place de choix qu’il a un peu perdue aux yeux du grand public.

Partager :